La Fondation GoodPlanet vous invite à passer de Netflix, au nouveau « Netflix agricole » nommé « CultivonsNous.tv », imaginé par le réalisateur du film Au nom de la Terre, Edouard Bergeon, et l’acteur Guillaume Canet. Découvrez ce projet fou né pendant le confinement et entrez dans la tête d’Edouard Bergeon grâce à l’interview de Jonathan de la Fondation GoodPlanet.

Le GoodCoeur de la Fondation GoodPlanet pour le « Netflix agricole »

Pour la Fondation GoodPlanet, l’agriculture et l’alimentation sont des thèmes charnières pour engager une transition écologique durable.
Comment alors informer et engager le citoyen à son échelle sur ces questions ? Il semblerait qu’en la matière, « CultivonsNous.tv » ait une partie de la solution. En effet, depuis le mardi 29 avril 2020, cette nouvelle chaîne de télévision en ligne a vocation à diffuser plus de 50 heures de documentaires, reportages, programmes courts, sélectionnés chaque mois pour découvrir et cultiver ses connaissances sur l’agriculture et pour comprendre les produits que nous mangeons, du champ à l’assiette.

A l’origine du projet créé en partenariat avec la plateforme numérique Alchimie, il y a Edouard Bergeon, réalisateur du film-documentaire à succès Au Nom de la Terre, qui a embarqué avec lui comme parrain bénévole l’acteur emblématique Guillaume Canet.

A la différence de Netflix, la chaîne payante (4,99 euros par mois) propose des contenus gratuits à l’image de sa rubrique « Ma vie de paysan 2.0 » mettant en lumière des Youtubeurs agricoles. L’abonnement a également une utilité économique et sociale puisqu’une partie est reversée chaque mois à l’association Solidarité Paysans, un mouvement de lutte contre l’exclusion en milieu rural qui fédère 35 associations régionales ou départementales.

[INTERVIEW] Dans la tête d’Edouard Bergeon

CultivonsNous

Pourquoi Edouard Bergeon et Guillaume Canet ont lancé un tel média ? Pourquoi cette chaîne est un outil indispensable pour comprendre les enjeux du monde paysan et agir concrètement du champ à l’assiette ? Autant de questions auxquelles Edouard Bergeon a répondu pendant son confinement à l’occasion d’une interview menée par Jonathan Ouaret-Gave de la Fondation GoodPlanet.

Pourquoi avoir choisi de lancer CultivonsNous.net pendant le confinement ?

A l’origine, nous avions prévu de lancer la chaîne de télévision fin juin avec Antoine Robin, co-créateur de la chaîne, et mon partenaire Alchimie. Mais l’arrivée de la pandémie a accéléré le lancement de ce nouveau média qui faisait sens pendant le confinement. Je ne te cache pas que ça a été un tour de force de lancer une chaîne de télévision dans ce contexte avec des équipes qui sont toutes en télétravail. Il faut être indulgent sur les contenus disponibles à ce jour, car évidemment, les négociations des droits pour des documentaires et des films que j’aurais souhaité, sont ralenties. Mais on est tous très heureux de sortir ce nouveau média en ce temps de pandémie.

Comment as-tu embaqué Guillaume Canet dans ce projet ?

Je dois mes 2 millions d’entrées pour mon dernier film « Au nom de la terre » au travail de promotion dingue que l’on a fait avec Guillaume Canet notamment, avec 3 mois d’avant-première et 120 débats sur tout le territoire. Des questionnements des gens que nous avons rencontré, on en a tiré une connaissance importante du monde agricole. Je me suis dit qu’il y avait une étape suivante. J’ai donc embarqué dans la réflexion Antoine Robin qui avait créé quelques années auparavant le média Spicee. On s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire avec ce média imaginé pour faire de l’agrégation de contenus divers avec des talents français. Quand je lui en parle en février au moment du salon de l’agriculture, Guillaume aime l’idée et accepte tout de suite de devenir le parrain bénévole de ce nouveau média.

Quelle est ton ambition avec la création de ce nouveau média ?

CultivonsNous.tv est un outil qui sert à faire de la pédagogie pour les petits comme pour les grands, pour expliquer et découvrir le métier des paysans, le monde dans lequel nous vivons, et pourquoi certaines pratiques dégradent la planète.
C’est l’occasion de réapprendre à acheter et à cuisiner. Certes, il est plus simple de mieux manger quand on a de l’argent, mais mieux manger ne coûte pas forcément plus cher. Pourtant, dans beaucoup de foyers, c’est le micro-onde qu’on utilise le plus au profit des livraisons de plat à domicile.

La pandémie a amené les français à se confiner pendant plus de 50 jours créant de nouvelles habitudes de consommation et une mise à l’arrêt de l’activité et des transports polluants.
Cette situation inédite a-t-elle changé ton quotidien ?

Pour ma part rien n’a changé dans ma vie pendant le confinement. J’ai la chance de vivre à la campagne dans la Nièvre en Bourgogne et de m’être construit une vie loin des petits appartements.
Confiné ou non, je cuisine midi et soir, même la nuit quand je rentre tard.
Je me déplace le plus souvent à vélo, ce qui a été le cas quand je suis allé aider mon ami vigneron dans son exploitation pendant le confinement. Autrement, je bois du vin naturel et bio, mais j’en buvais déjà beaucoup avant. Et je fais mes courses au marché en achetant de la « bonne viande ».

Y vois-tu une opportunité de changement pour « le monde d’après » ?

Ces dernières semaines, alors que dans les grandes villes des gens se ruaient dans les supermarchés pour acheter des produits de première nécessité, d’autres ont adopté de nouveaux comportements tels que l’approvisionnement en circuit-court. On a aussi vu une mobilisation bénévole « au champ », témoignant une fois de plus de l’importance de l’agriculture française. Je suis moi-même allé aider un ami vigneron.
Pourtant, un agriculteur se suicide chaque jour, et la moitié d’entre eux partira à la retraite d’ici 10 ans. Il va donc falloir prendre un virage important si l’on veut se diriger vers une plus grande autonomie alimentaire en France quand on sait par exemple que l’Ile-de-France ne dispose que de 4 jours d’autonomie pour s’alimenter. On se dit que le monde va changer demain. J’espère qu’il y aura un sursaut de la population pour changer sa manière de consommer. En effet, quand on change la manière de consommer, ça change aussi la manière de distribuer et de produire.

 

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Paysage agricole dans l'Yonne, Bourgogne Franche Comté copyright Yann Arthus-Bertrand
Paysage agricole dans l'Yonne, Bourgogne Franche Comté copyright Yann Arthus-Bertrand

Il aura fallu une pandémie mondiale pour que la lumière soit faite sur les nombreuses failles du système alimentaire et agricole français… Même si certains profitent du COVID19 pour mettre des bâtons dans les roues de la transition écologique, l’opportunité d’exiger une réforme en profondeur de notre agriculteur vers un modèle agroécologique, est maintenant.

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