The Last of Us, The Walking Dead, Mad Max, tant d’univers qui sont désormais des mastodontes de la culture populaire qui nous ont transportés et qui nous ont fait vibrer, sur un canapé comme au cinéma. Toutes ces œuvres ont un point commun, elles montrent ce à quoi notre planète pourrait ressembler après “nous”, notre civilisation, après notre effondrementCe terme, nous l’entendons de plus en plus à la radio comme à la télévision ou dans la littérature scientifique à travers les récits de Pablo Servigne, Raphaël Stevens ou encore Yves Cochet. Ce terme nous vient lui-même du professeur et écrivain Jared Diamond et qui le définit comme le processus étudié dans la collapsologie au cours duquel la trop grande consommation de ressources naturelles, un choc économique ou une catastrophe écologique d’une ampleur inédite est le premier domino qui mène vers la faillite de notre système économique, politique et social. 

La notion d’effondrement est encore sujet à débat. Comment peut-il se manifester ? De quoi s’agit-il réellement ? Quelles sont les conséquences d’un effondrement ? Autant de réponses difficiles à donner étant donné la dimension inédite de cette interrogation. Néanmoins à ce jour, plusieurs théories sont dominantes. La Fondation GoodPlanet vous aide à y voir plus clair. 

L’effondrement, qu’est-ce que c’est ?

La première théorie est liée à la perte de nos ressources naturelles. Le postulat est simple : notre mode de vie est beaucoup trop consommateur de ressources naturelles. Aujourd’hui la quasi-totalité de notre société est basée sur des énergies fossiles : l’électricité qui fait fonctionner nos appareils et technologies proviennent à 80% des énergies fossiles et les batteries nécessaires au stockage de ces énergie nécessitent des métaux rares. Dans un monde aux ressources finies où la croissance infinie est maitresse, il arrivera fatalement un moment où les ressources seront épuisées. Cela entrainera une forte augmentation du prix des ressources et donc une altération de la production industrielle et agricole. Cet emballement provoquera indéniablement une crise économique sans précédent induisant, in fine, un effondrement de notre société.   

Pour certains, la crise sanitaire telle que nous la vivons actuellement, est vue comme les prémices d’un effondrement. Il s’agit ici de la seconde théorie. Cette théorie se base sur 3 aspects : économiques, humains et environnementaux qui sont mains et poings liés. Un seul choc dans l’un de ces secteurs serait capable d’impacter les autres suffisamment fort pour que chacun s’effondre. Prenons l’exemple de la pandémie du Covid-19 actuelle, une véritable catastrophe humaine à l’impact économique sans précédent. 

Néanmoins, nous avons encore une fois eu l’occasion de le voir au cours des deux dernières années, les pays sont capables d’œuvrer de manière positive dans des situations extrêmes. Selon les scientifiques, nous disposons de solutions concrètes pour éviter l’effondrement. 

Quelles sont les solutions ?

Ce sont dans les crises que nous trouvons des solutions. Le climat et la biodiversité sont les clés pour faire face à cet effondrement 

Pour faire simple, toute action est un frein à l’effondrement. Viser la sobriété en consommant uniquement ce dont nous avons réellement besoin, consommer bio, local et de saison, privilégier les transports les moins polluants, sont autant d’actions importantes qu’utiles et positives. Les actions collectives prises par les Etats ont également un rôle majeur. Ces actions mêmes timides commencent à voir progressivement le jour comme la loi “Climat et Résilience” d’Août 2021 dont le but est d’accélérer la transition écologique dans tous les domaines du quotidien ou encore de la loi “anti-gaspillage et économie circulaire” de janvier 2021 qui a pour but de limiter nos déchets ainsi que d’augmenter la durée de vie des objets produits.  

La totalité des initiatives qui sont prises peuvent permettre d’éviter l’effondrement. Néanmoins cette notion reste elle-même très débattue, autant sur l’impossibilité de l’empêcher que sur sa remise en cause. 

L'effondrement n'est pas une fatalité

Deux réflexions ressortent et s’opposent de la théorie de l’effondrement : l’une pense qu’il n’arrivera pas et la seconde pense qu’il est inévitable. 

La première mise en garde sur un potentiel effondrement date de 1972, avec le rapport “Halte à la croissance” du Club de Rome. Il s’agit d’un rassemblement de scientifiques, d’industriels et d’ingénieurs qui réfléchissent “aux enjeux du monde de demain” et notamment l’impact de notre mode de consommation sur nos sociétés. Deux scenarios ressortent de ce rapport. Le premier envisage un tournant majeur dans le mode de consommation, c’est à dire mettre un point final à la croissance pour prioriser sur la santé et la nourriture au détriment de l’économie. Le second envisage un laisser-faire en gardant le scénario “Business as usual” qui conduirait vers l’effondrement au cours du XXIe siècle.

Aujourd’hui, dans le cas où l’effondrement serait inévitable, il est très probable que l’humanité en ressorte en réalité grandie. En effet, même si un effondrement d’échelle planétaire est une situation inédite, des effondrements sont déjà produits, à plus petite échelle comme par exemple la chute de L’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) provoquant la mort de 3 et 10 millions de morts et l’effondrement des institutions de l’école et de la police.

Aujourd’hui la planète est viable même si nous arrivons à 10 milliards d’habitants. Il est néanmoins plus que nécessaire de revoir notre mode de vie grâce à une réflexion collective sur notre consommation. Toute la question réside dans la conciliation entre nos besoins fondamentaux et nos ressources naturelles. L’effondrement ne doit pas être une fatalité, mais un signal d’alerte.

Pour aller plus loin :