Qui a dit qu’il n’était pas possible de faire du compost chez soi quand on habitait en ville ? Jonathan Ouaret-Gave de la Fondation GoodPlanet vous propose de fabriquer vous-même un compost pour la cuisine avec l’aide de vers de terre.

Bénéfique pour vos plantes, on va voir que le lombricomposteur est une solution écologique simple à mettre en place quand vous habitez en ville ou que vous n’avez pas de jardin.

Etape 1 : Acclimater vos vers de terre

Le lombricompostage (ou vermicompostage) consiste à placer dans un récipient « le lombricomposteur », des vers de terre (lombrics) qui se nourrissent des déchets de cuisine et qui se transformera en un terreau fertile pour vos plantes.

Installez votre lombricomposteur dans une pièce calme et à une température relativement stable (cuisine, cave, garage, balcon…) comprise entre 10 et 30°C (température optimale pour travailler).

Pour démarrer votre compost, mettez une feuille de carton dans le fond du bac supérieur : il laissera passer le jus et sera décomposé en quelques semaines. Cela évitera aussi que les vers passent dans le bac collecteur de jus.

Préparez ensuite une litière humide et aérée (au ¾ du bac) avec 5 cm de matières sèches découpées en petits morceaux : papier journal, carton ondulé, boîtes d’œufs, essuie-tout, papier toilette, sachets de thé…

Installez sur votre préparation 250 grammes de vers minimum, soit environ 500 vers (une bonne poignée), avec le substrat dans lequel ils vivent (de la terre), puis recouvrez d’un tapis d’humidification en laissant l’air passer (un vieux tshirt, du papier journal) pour éviter que la litière ne sèche (donc conserver l’humidité).

Etape 2 : Nourrir le compost

Après 1 semaine d’acclimatation, vous allez pouvoir nourrir progressivement vos vers avec vos restes de repas afin qu’ils s’adaptent.

Tout en veillant à ce que votre bac reste humide (vaporiser si nécessaire de l’eau), vous leur donnerez vos restes de repas : épluchures de fruits et légumes, marc de café, sachet de thé, coquilles d’œufs pilées, carton et papier.

Evitez les agrumes (trop acides), l’ail, l’oignon et l’échalote qui sont des vermifuges, ainsi que les protéines animales (viande, poisson, laitages) qui attirent mouche et mauvaises odeurs.

Au bout de 3-4 mois, quand votre premier bac d’apport est plein, on empile dessus un deuxième bac qui sera le nouveau bac d’apport de vos biodéchets. Attirés par la nouvelle nourriture, les vers monteront d’un niveau vers les matières organiques.

Le premier bac deviendra alors le bac de maturation, où la matière organique va se transformer en compost : c’est ce que l’on va voir maintenant.

Etape 3 : Récolter les fruits

Après quelques mois de patience, vous pourrez commencer à récolter les fruits de votre lombricomposteur.

Au bout de 6 mois, vous aurez rempli vos différents bacs, vous pourrez alors récupérer dans le bac de maturation, la matière organique totalement décomposée : on ne reconnaît plus aucun déchet, c’est devenu du compost, qui pourra servir de fertilisant pour vos plantes. Comme le compost est très riche, il faudra mélanger 1/3 de compost avec 2/3 de terre.

Au fil des semaines, l’activité des vers va libérer l’eau contenue dans les déchets qui s’écoulera dans le bac collecteur de jus. Ce liquide brun et sans odeur, « le percolât », ou « thé de vers », fera un très bon fertilisant liquide pour vos plantes (riche en minéraux et oligo-éléments).
Ma petite astuce : Mélangez dans un vaporisateur 1 volume de percolât avec 10 volumes d’eau pour arroser vos plantes sinon vous brûlerez leurs racines. Utilisé pur, ce jus peut servir de désherbant pour le jardin.

Le lombricomposteur est un vrai atout écologique si vous habitez en ville et que vous souhaitez diminuer vos déchets alimentaires en les valorisant en engrais pour vos plantes.