Cet été, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies a publié le premier volet du sixième rapport sur l’évaluation du climat : l’AR6. La Fondation GoodPlanet vous propose un résumé des infos clé de ce travail qui synthétise près de 14 000 publications scientifiques sur le sujet.

Résumé de 4 parties du rapport

Partie 1 : Etat actuel du climat

Saint-Laurent-Nouan electronuclear power station, Loir-et-Cher, France (47°42' N - 1°35' E). Centrale électronucléaire de Saint-Laurent-Nouan, Loir-et-Cher, France (47°42’N – 1°35’E).
Saint-Laurent-Nouan electronuclear power station, Loir-et-Cher, France (47°42' N - 1°35' E). Centrale électronucléaire de Saint-Laurent-Nouan, Loir-et-Cher, France (47°42’N – 1°35’E).

Dans son dernier rapport, le GIEC réaffirme que le changement climatique est, sans équivoque, d’origine humaine. Ses conséquences sont rapides et sont déjà largement visibles dans l’atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère .

L’influence humaine est telle qu’elle a réchauffé le climat à un niveau jamais atteint depuis au moins 2000 ans. Le réchauffement observé est lié aux émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des activités humaines, comme le dioxyde de carbone (CO2), dont l’effet est partiellement masqué par l’effet refroidissant des aérosols. Au-delà du CO2, le rapport met également en avant la contribution du CH4 (méthane) .

Le changement climatique affecte déjà de nombreuses régions du globe. Les phénomènes les plus visibles sont les changements météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur, les pluies intenses, les sécheresses ou les cyclones tropicaux. Des phénomènes qui nous ont malheureusement été donnés d’observer un peu partout sur le globe au cours de l’été qui vient de s’achever
Le rapport analyse également l’état du changement climatique à l’échelle des territoires habitables en divisant le monde en 45 régions sur des phénomènes comme les chaleurs extrêmes, les pluies intenses ou encore les sécheresses agricoles ou écologiques. Il en ressort notamment que la quasi-totalité des régions du monde a connu une augmentation de la fréquence des épisodes de températures extrêmes sur la période 1850 – 2020.

Partie 2 : Futurs possibles

YAB_Baleine-Argentine_paralaxe-copyright-Yann-Arthus-Bertrand

Le GIEC a élaboré 5 scénarios de concentration de GES dans l’atmosphère, d’aujourd’hui à 2100. L’objectif est de prévoir quelles seraient les évolutions du climat en fonction des trajectoires que nous suivrons. Les résultats sont analysés à différentes échéances : dans 20, 40 et 80 ans.

Les deux pires scénarios présentent des émissions de GES qualifiées de hautes et très hautes. Ils conduisent respectivement à des réchauffements d’environ 3,6°C et 4°C à 2100 mais aussi des possibilités de captation du CO2 par les puits carbones (la biomasse et les océans) nettement plus faibles (respectivement 44% et 38% des émissions de CO2) l’accumulation de CO2 rendant les puits de carbone moins efficaces.

A l’inverse, le GIEC propose deux scénarios permettant de limiter le réchauffement à 2°C voire à 1,5°C. Dans ces deux scénarios, la neutralité carbone à l’échelle mondiale est atteinte au cours du siècle puis les quantités de GES émises deviennent moins importantes que celles captées par les puits de carbone.

Quelque soit le scénario, le GIEC prévoit l’atteinte d’un réchauffement de 1,5°C d’ici à 2040.

Le rapport prévoit aussi que pour chaque augmentation de la température globale, les changements seront plus importants à des niveaux régionaux. Si le réchauffement global atteint 2°C des réchauffements locaux à plus de 6°C sont à prévoir, en particulier dans la zone arctique.

Par ailleurs le changement climatique va globalement affecter le cycle de l’eau mais aussi l’acidité des océans, le niveau de la mer ou encore les surfaces de glaces de la zone arctique.

Partie 3 : Impact et adaptations régionales

Le climat peut évoluer, soit sous l’effet de l’homme, soit de manière naturelle sous l’effet par exemple, des éruptions volcaniques, du rayonnement solaire ou encore par sa variation naturelle. Ce rapport précise que les événements climatiques naturels, ainsi que la variation du climat ne vont avoir que peu de conséquences sur l’augmentation des températures induit par les sociétés humaines.

Entre un réchauffement à +1,5 degré et +2 degrés, les impacts sur le climat sur les zones émergées et les océans seront très différents. A +2 degrés, ils seront beaucoup plus forts, avec un plus grand niveau de précipitations et d’inondations dans les îles du Pacifique, en Amérique du Nord et en Europe, plus de sécheresses agricoles et écologiques en Afrique, Amérique du Sud et en Europe. A l’échelle régionale, des événements météorologiques extrêmes seront plus intenses et fréquents : cyclones tropicaux, inondations provenant des rivières, réduction de la pluviométrie moyenne, etc. L’augmentation du niveau des mers sera, elle, significative sur les 2/3 des littoraux du globe. La quasi-totalité des régions seront donc impactées par le changement climatique.

Si les sociétés humaines prennent le chemin de niveaux d’émissions importants, engendrant une augmentation des températures au-delà de +2 degrés à horizon 2100, les événements climatiques à fort impact et l’atteinte des points de bascule, classés d’ordinaire en événements peu probables, pourraient advenir.

Partie 4 : Limiter le changement climatique

permafroste Yann Arthus-Bertrand carre

Limiter le réchauffement climatique passe par l’atteinte de la neutralité carbone mondiale, grâce à la réduction des émissions et leur absorption. La réduction forte et rapide des émissions de méthane contribuerait à réduire le réchauffement climatique, étant donné sa faible durée de séjour dans l’atmosphère (12 ans, à comparer au 100 ans du CO2).

L’émission de 1000 milliards de tonnes de CO2 engendre l’augmentation de la température à terme de 0,45 degré. Pour stabiliser les températures, il est donc impératif d’atteindre zéro émission anthropique nette de CO2. Depuis 1850, 2390 milliards de tonnes de CO2 ont été émises par nos sociétés.
Pour limiter, de manière la plus probable, l’augmentation des températures à 2 degrés, seuls 900 milliards de tonnes sont encore émissibles d’ici à ce que nous atteignons la neutralité carbone. Si nous continuons à nos rythmes d’émissions actuels (40 GT CO2 /an), cela signifie que les 2 degrés seraient atteints d’ici 22 ans. Il faut donc réduire vite et de manière drastique, nos niveaux d’émissions actuels.

Si les sociétés humaines choisissent des scénarios à faibles émissions, des effets bénéfiques à court terme pourraient être constatés sur la concentration des GES dans l’atmosphère mais aussi sur la concentration d’aérosols et la qualité de l’air.

Comment la Fondation GoodPlanet s’inscrit dans cette démarche ?

Les scénarios du GIEC le montrent : il n’est pas trop tard ! Nous avons, certes, atteint des niveaux causant des dommages irréparables mais, En agissant maintenant sur la réduction de nos émissions de GES, nous pouvons rendre notre futur plus enviable.
Au-delà de la réduction, il faut également augmenter nos puits de carbone, c’est-à-dire permettre à la biomasse et aux océans de capter davantage de CO2. Concrètement, cela passe par :

  • la protection des milieux marins et côtiers
  • l’amélioration de la qualité des sols, dans le domaine de l’agriculture
  • la protection, la restauration et le développement des surfaces forestières

A travers ses actions de sensibilisation, de formation, de mesure ou de compensation des émissions carbone par des projets dans le monde entier, la Fondation GoodPlanet accompagne cette prise de conscience et cette mise en action.
Des changements sont nécessaires à tous les niveaux et par tous les acteurs. C’est pourquoi la Fondation GoodPlanet agit avec les citoyens, les entreprises et les pouvoirs publics.

Chez GoodPlanet, nous affirmons que cette réduction doit se faire en tenant compte de l’impact sur la biodiversité et doit également tenir compte des plus fragiles sans quoi la transition sera freinée et l’adhésion au changement compromise.

Les citoyens

Sensibiliser le grand public et la jeunesse pour accélérer le passage à l’action

Depuis sa création la Fondation GoodPlanet a notamment pour mission de sensibiliser les citoyens aux enjeux de la préservation de l’environnement et de la solidarité. Nous défendons la vision d’une écologie positive et bénéfique à tous loin de l’écologie punitive et de la contrainte. Pour créer cet élan, il faut donner à voir la réalité objective du dérèglement climatique, offrir les clés de compréhension de l’impact de nos modes de vie sur les émissions de gaz à effet et donner des pistes de solutions réalistes et reproductibles adaptées au contrainte de notre monde. Une des clés est de capitaliser sur le bon sens, la sobriété et la mise en avant de la défense du patrimoine commun et de l’intérêt général. Ce sont ces valeurs qui nous confortent dans l’idée que « Agir rend heureux ».

Concrètement nous ouvrons notre parc de 3,5 hectares à Paris au grand public, aux scolaires, aux associations, aux entreprises qui souhaitent apprendre, comprendre ou s’engager dans la lutte contre le dérèglement climatique :

  • En organisant chaque weekend des événements grand public faits de conférences, de rencontres, de débats, d’ateliers, d’expositions et de projections. Un lieu bienveillant et engagé permettant de faciliter la rencontre entre le grand public et les acteurs du changement qui font bouger les lignes.
  • En proposant aux scolaires un catalogue complet d’ateliers centrés sur une pédagogiques active basée sur l’observation et l’expérimentation
  • En incitant les entreprises à se former pour développer leurs activités en intégrant la problématique du dérèglement climatique
  • En mettant en place des actions de sensibilisation sur l’ensemble du territoire pour inciter le plus grand nombre à se mobiliser.

S’informer à travers une programmation riche, gratuite et ouverte à tous

Au sein du Domaine de Longchamp, qu’elle occupe depuis 2017, la fondation donne à voir ce que pourrait être un monde plus respectueux du vivant et plus solidaire. A travers de nombreux formats pédagogiques et esthétiques, elle démontre chaque semaine que l’écologie n’est pas nécessairement contraignante et que d’innombrables initiatives positives existent afin d’engager le monde vers une trajectoire ambitieuse de réduction de nos GES.

Mesurer son empreinte et agir

Avoir conscience de l’ampleur de la responsabilité individuelle est une première étape. La Fondation met à disposition un calculateur d’empreinte carbone individuelle à disposition des particuliers. Gratuit, facile à prendre en main, il permet d’évaluer ses émissions annuelles ou sur un voyage. Ensuite, nous devons prendre des engagements forts dans nos consommations d’énergie, notre utilisation des transports ou encore dans notre alimentation. La Fondation GoodPlanet propose aux particuliers de contribuer au financement de projets à impact carbone positif, par exemple visant à développer des mécanismes de captation carbone, de la plantation d’arbres à la préservation des écosystèmes marins.

Les entreprises, les organisations et les territoires

Eben rose © Yann Arthus-Bertrand - engager son entreprise

Aucun changement d’ampleur ne pourra se faire sans le monde économique : l’ensemble des entreprises doit s’engager vers une neutralité carbone via le schéma en trois phases :

  • Mesurer sa responsabilité climatique : les entreprises peuvent utiliser le référentiel Bilan Carbone qui leur permet d’avoir une vision sur leur émissions directes et indirectes.
  • Réduire durablement son impact, en s’engageant dans des initiatives comme les Science-Based Targets ou en mettant en place la démarche ACT pas à pas de l’ADEME.
  • Contribuer à la neutralité carbone (ex compensation carbone)à la hauteur des émissions résiduelles des entreprises, via des projets de réduction ou de capture des émissions de GES, certifiés par les labels Gold ou Verra.

La Fondation GoodPlanet accompagne et propose des solutions aux entreprises sur l’ensemble de ces étapes.

Les pouvoirs publics

Il est également temps que les pouvoirs publics engagent des actions à la hauteur des enjeux. La Fondation se positionne pour une législation plus ambitieuse et a été signataire de l’appel pour une vraie loi climat. Nous continuerons à être des leaders d’opinion pour porter une écologie humaniste.