Le 20 Mai, c’est la journée mondiale des abeilles ! À cette occasion, la Fondation vous emmène au cœur de la ruche.

Si le confinement n’est pas facile pour tout le monde, il a aussi ses avantages : c’est une période de calme et de sérénité pour nos abeilles ! Prairies fournies, air pur et calme ont favorisé le travail des hyménoptères, fournissant du miel en abondance.

C’est une très bonne nouvelle, alors que 300 000 colonies d’abeilles disparaissent chaque année. Une véritable hécatombe qui rejoint celle de la biodiversité en général, plus de 75% des insectes volants ayant disparu en Europe depuis 1990.

Ses autres ennemis n’ont pas disparu pour autant : frelons asiatiques, oiseaux, mammifères et acariens menacent encore…

Si cette mortalité inquiète, c’est que les abeilles sont au cœur de notre biodiversité.

L’abeille, actrice majeure de cette superproduction que l’on appelle la Pollinisation

En effet, une si petite bête est responsable de tant de choses :

En récoltant le nectar des fleurs, l’abeille récolte aussi du pollen, qu’elle va alors déposer de fleur en fleur sans s’en rendre compte. Ce pollen, en passant des organes de reproduction mâle d’une fleur (étamines) vers le/les organes de reproduction femelles (pistil) permet à la fleur de faire des graines, des fruits et donc de se reproduire à nouveau.

Par leur action, les abeilles contribuent à la survie et à l’évolution de plus de 80% des espèces de plantes à fleurs ! Dans l’Union Européenne, 84% des espèces cultivées et 78% des espèces végétales sauvages dépendent, au moins en partie, des animaux pollinisateurs.

L’homme dépend ainsi directement de l’abeille pour faire pousser tous les fruits et légumes à fleurs, mais aussi indirectement pour sa consommation de viande : il faut bien que le trèfle brouté par la vache ait été pollinisé.

La pollinisation possède également un double effet kiss cool : les fleurs, fruits et feuilles finissent par tomber puis pourrir sur le sol (aidés par les insectes et les champignons), et donnent naissance à l’humus, et donc au sol qui se trouve sous nos pieds !

Pour tout savoir sur les sols et leur rôle incroyable, rendez-vous ici

Les cinq vies de l’abeille

Il existe entre 20 et 30 000 espèces d’abeilles sur Terre, dont la plus connue est l’Apis mellifera-mellifera.

Elles se divisent en trois “castes” : ouvrières, reines, et mâles.

L’ouvrière vit entre 3 semaines (abeille d’été) et 6 mois (abeille d’hiver), les reines jusqu’à 5 ans.

Au cours de sa (courte) vie, l’abeille deviendra tour à tour nettoyeuse (nettoyant les alvéoles), nourrice (prenant soin du couvain -les bébés abeilles-), puis maçonne (construisant la ruche et ses rayons grâce à ses glandes productrices de cire), manutentionnaire (récupérant le pollen ou le nectar d’une butineuse), puis ventileuse (ventilant l’intérieur de la ruche pour conserver une température de 35°c), gardienne (défendant la colonie grâce à des codes phéromones uniques), et enfin butineuse (allant butiner du nectar, du pollen, ou même de l’eau, pendant 4 à 5 jours avant de mourir).

Avant d’obtenir du miel, l’abeille butineuse doit venir chercher du nectar de fleur, au coeur de celle-ci. L’ensemble d’une colonie récolte jusqu’à 5kg de nectar par jour. Distribué aux abeilles manutentionnaires, ce nectar est mâché et re-mâché pour déshydrater le nectar, en retirer le maximum d’eau: il se transforme alors en miel. En mastiquant de la sorte, l’abeille ajoute au nectar des enzymes, indispensables pour transformer ce nectar en miel. Il est ensuite stocké dans une alvéole, refermé par de la cire.

En bref, une vie de travailleuse acharnée, à la maigre récompense : une abeille ne produit d’un douzième de cuillère à café de miel au cours de sa vie !

Parmi elles, les abeilles solitaires jouent cavalier seul : contrairement aux abeilles domestiques, elles construisent leurs nids dans la nature. Aucune hiérarchie chez les abeilles solitaires : pas de reine ou d’ouvrière, elles vivent seules sans s’intégrer dans des colonies. Construire un hôtel à abeilles solitaire est une bonne manière d’encourager leur prolifération, les abeilles solitaires ayant de plus en plus de mal à trouver des lieux pour s’installer.

Nous vous recommandons le tuto suivant

L’abeille noire est une autre espèce d’abeille à protéger. Issue d’une race très ancienne venue d’Afrique, elle possède un corps trapu entre brun foncé et noir.

Excellente butineuse et pollinisatrice, c’est une alliée très prisée des apiculteurs. Résistante aux contraintes climatiques, aux températures froides et aux maladies, elle sait gérer ses réserves de nourriture en s’adaptant à son environnement.

Au pays de l’or jaune : les trésors de la ruche

La couleur du miel et son goût dépendent des fleurs et plantes présentes dans un cercle de 5 km autour des ruches, ainsi que sa texture: les miels de fleurs d’arbres sont liquides, les miels de fleurs sauvages sont solides. Cependant, au bout d’un certain temps, ou selon la quantité de fructose et glucose (deux sortes du sucres), tous les miels deviennent solides.

Même s’il est composé à 80% de sucre, le miel est très intéressant nutritionnellement : il contient des vitamines (B1, B2, B3), des sels minéraux, ou encore des oligoéléments. Suivant les plantes et fleurs butinées, il se pare de propriétés particulières : le miel de lavande soigne la toux, le miel de tilleul aide à bien dormir, celui de sapin est conseillé en cas de grippe,…

Cette teneur en sucre permet au miel de se garder indéfiniment : pas de gaspillage !

D’autres produits de la ruche sont également comestibles : le pollen et la gelée royale.

Le pollen entomophile est celui transporté par les insectes : il est différent de celui transporté par le vent (anémophile), et n’est pas plus allergène que d’autres aliments. Lorsqu’il est récolté par les abeilles, celles-ci le mélangent à leur salive et au nectar des fleurs, et forment des petites pelotes faciles à transporter. Riches en vitamines, oligo-éléments (calcium, magnésium,..), antioxydants et protéines, on le consomme pour retrouver du tonus et de l’énergie.

La gelée royale est une substance produite par les abeilles nourrices pour nourrir les larves. C’est également la nourriture de la Reine, qui lui permet de vivre aussi longtemps et d’être si grosse. Elle est surtout conseillée l’hiver, pour éviter les petits virus.

Comment protéger les abeilles à son échelle

Abeille butinant une marguerite
©Fondation GoodPlanet
  1. Tartinez ! Savourez un miel de qualité, produit par un apiculteur français, en vous assurant de sa provenance. En effet, pour palier à la baisse de la production, la France importe du miel en masse : en 2015, 22% du miel importé en France venait de Chine, 18% d’Espagne et 10% d’Ukraine. Des miels aux qualités plus douteuses, voire coupés de sirop de glucose et de colorants… Si votre pot mentionne « mélange de miels originaires de l’UE et hors UE », c’est une mention floue, donc louche : reposez-le. Privilégiez les miels garantis par des labels IGP ou AOP, comme le miel de Provence ou le miel de sapin des Vosges. Savoir décrypter les labels, c’est par ici : https://www.goodplanet.org/fr/3-minutes-pour-comprendre-les-labels-bio/
  2. Luttez contre les pesticides
    En achetant des fruits et légumes bio ou issus de l’agroécologie, en utilisant des produits ménagers naturels, en évitant l’utilisation des pesticides au jardin, vous minimisez l’emploi de substances nocives pour l’environnement, et donc pour les abeilles. Un petit geste pour l’humain, un grand merci pour les hyménoptères !
  3. Cultivez des plantes mellifères
    Les plantes mellifères sont celles qui attirent le plus les abeilles, comme l’aneth, la lavande, le thym, le coquelicot, la menthe,… etc
    Pas besoin d’un grand espace, une jardinière suffit ! Vous retrouverez ici la liste des plantes attractives pour les abeilles, compilées par FranceAgriMer https://www.franceagrimer.fr/content/download/51417/494444/file/290517-Plantes%20attractives-abeilles.pdf
  4. Signez la pétition « Save Bees and Farmers »
    Initiée par une communauté de citoyens européens, et soutenue par le mouvement Slow Food, elle défend plusieurs objectifs sur la biodiversité, bénéficiant aux abeilles : réduire l’utilisation des pesticides voire l’interdire, diversifier les paysages agricoles, créer des zones de conservation, améliorer l’éducation et la recherche,… etc Si celle-ci atteint 1 million de signature, cette proposition se transforme en acte juridique contraignant: signez-la ici : https://www.slowfood.com/save-bees-farmers/
    La Journée du Abeilles du 20 Mai 2020 s’attache ainsi à mettre en avant les bonnes pratiques d’une nouvelle apiculture, davantage tournée vers l’écologie. La Fondation GoodPlanet s’engage sur ce sujet, et sur le terrain, apportant conseils et matériels aux apiculteurs d’Azrarag et Ait Baha Oubaha dans le développement d’une filière apicole durable au cœur du Maroc. Plus d’informations ici et sur ce podcast de France Culture
  5. Parrainez une ruche
    Déguster du miel qui porte son propre nom, quoi de meilleur ? Parrainer une ruche est une manière ludique (et délicieuse) de promouvoir l’apiculture française, en soutenant ses acteurs, humains comme abeilles. Selon la formule choisie, vous pourrez ainsi recevoir des photos de “votre” ruche, participer à l’extraction du miel, l’ultime récompense étant de recevoir ce petit pot doré à savourer ! Plusieurs structures existent, comme “Un Toit pour les Abeilles” ou le programme “L’abeille de la Fondation
  6. Butinez par procuration
    Vivez les grandes aventures d’une petite abeille ! Beesimulator, un jeu vidéo réalisé en collaboration avec la Fondation GoodPlanet et Bigben, vous plonge au cœur de la ruche, dont le destin est entre vos pattes : https://beesimulator.com
    Suivez B sur les réseaux sociaux, et faites une bonne action ! Cette initiative, appelée Bee Fund et portée par la Fondation de France, vise à promouvoir le rôle central des abeilles sur notre environnement de manière ludique. Les posts de B, les premières abeilles influenceuses, sont sponsorisés par des marques, et l’argent ainsi récolté est reversé pour des projets protégeant les abeilles et la biodiversité. Suivez B ici

Sources:

Beeday, Nations Unies : https://www.un.org/fr/observances/bee-day

Rapport Greenpeace sur le déclin des abeilles : https://cdn.greenpeace.fr/site/uploads/2017/03/le-declin-des-abeilles.pdf?_ga=2.101862086.618365503.1558530668-1477305038.1558530668

Abeille Sentinelle, programme de sensibilisation de l’Union Nationale des Apiculteurs Français https://www.abeillesentinelle.net/programme-ase/la-charte

Réseau National des Associations de Développement de l’Apiculture https://www.adafrance.org/dvpt-apicole/apiculture-chiffres.php

Communiqué de presse de la Comission Européenne https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20191212IPR68921/reduire-l-utilisation-des-pesticides-pour-sauver-les-abeilles

abeille
abeille

Comment attirer les abeilles dans votre jardin pour de meilleurs fruits et légumes ?

La Fondation GoodPlanet vous propose un tuto pour les attirer chez vous et permettre ainsi de développer les récoltes de votre potager et verger.

à lire