Luttons contre la pollution plastique des océans

Pollution plastique : des drones sous-marins capables d'aspirer les déchets des océans

28/06/2019 – Paris (linfodurable.fr) – Sur la Côte d’Azur, l’Organisation Mondiale pour la Protection de l’Environnement a imaginé des drones sous-marins, baptisés « Fischy », capables d’aspirer les déchets des fonds marins.

Huit millions de tonnes de plastiques finissent chaque année dans les océans, selon WWF. Si dans l’idéal, il faudrait stopper la production de plastique et ne plus en jeter dans la nature, l’Organisation Mondiale pour la Protection de l’Environnement (OMPE), basée à Villeneuve-Loubet près de Nice, a imaginé une technologie capable d’aspirer les déchets déjà présents dans les océans.

Plus précisément, des barges « anti-plastiques » seront reliées à une centaine de drones sous-marins, grâce à des radars et des sonars, et navigueront nuit et jour à la surface des océans. Baptisés « fishy », les drones seront chargés d’aller en profondeur pour y aspirer les déchets avant de les déposer dans les barges, où ils seront compressés dans une cuve avant d’être recyclés sur le continent.

« Tout est fait en interne, nous souhaitons maintenant réaliser le prototypage et essayons de toucher des investisseurs d’ici ou d’ailleurs, pour réunir a minima 250 000 euros, pour le premier « fischy ». Ensuite, avec une fabrication en série, chaque drone pourrait revenir à 75 – 100 000 euros », explique Emmanuel Gil, fondateur de l’OMPE, auprès de Nice-Matin. Si le projet doit coûter 50 millions d’euros au total, il pourrait créer 15 000 emplois selon l’ONG. Le premier drone devrait normalement voir le jour d’ici deux ans, précise Nice-Matin.

Le "plasticroûte", une nouvelle forme de pollution découverte à Madère

28/06/2019 – Paris (geo.fr) – Une nouvelle forme de pollution plastique a été observée pour la première fois à Madère : baptisée « plasticroûte », cette couche de plastique incrustée dans la roche autour des côtes préoccupe les scientifiques.

Des chercheurs ont annoncé avoir découvert une nouvelle forme de pollution plastique « surprenante » et « inquiétante » au Portugal, sur l’île de Madère : de minuscules morceaux de plastique incrustés dans la roche qui borde le littoral atlantique. Cette « plasticroûte » a été observée pour la première fois en 2016 par les scientifiques du MARE (Centre des sciences environnementales et marines), basé à Lisbonne.

« À ce moment-là, nous étions déjà assez surpris et préoccupés par le phénomène, a indiqué le biologiste marin Ignacio Gestoso García à CNN. Nous sommes retournés sur le site plusieurs fois entre 2017 et 2019, et nous avons constaté que les micros morceaux de plastique étaient toujours plus nombreux. C’est pourquoi nous avons lancé une surveillance rigoureuse du phénomène. » D’après les chiffres avancés par les chercheurs dans l’étude*, cette croûte de plastique recouvre désormais 9,46 % de la surface rocheuse qui entoure l’île.

Les analyses ont révélé que ces microplastiques étaient principalement constitués de polyéthylène, l’un des types de plastique les plus couramment utilisés, notamment dans les emballages, les matériaux de construction ou encore les dispositifs médicaux. « Nous sommes assez convaincus que ce phénomène ne concerne pas seulement Madère et qu’il sera très probablement bientôt rapporté dans d’autres régions du monde, avance le biologiste. Cependant, pour le moment, le ”plasticroûte” reste confiné à un site particulier de l’île, nous allons donc effectuer de nouveaux tests afin de quantifier plus précisément le phénomène. »

Les scientifiques souhaitent maintenant pouvoir évaluer la manière dont cette « plasticroûte » pourrait éventuellement affecter la vie marine de l’île. « Nos prochains travaux viseront à évaluer si les invertébrés marins cohabitant avec ces plastiques peuvent les assimiler, et si tel est le cas, dans quelle mesure ces plastiques peuvent influer sur la santé de ces animaux », conclut Ignacio Gestoso García. Cette nouvelle source d’inquiétude autour de la pollution plastique intervient alors que les mers et les océans autour du globe en sont déjà surchargés. Pas étonnant lorsqu’on sait que 10 tonnes de plastique sont produites chaque seconde dans le monde.

* Science of The Total Environment, 2019.

Samuel Le Bihan a dévoilé une machine censée transformer le plastique en diesel

10/09/2018 – Paris (Le Huffingtonpost) – Imaginé par l’association Earthwake qu’il a fondée, cet engin serait capable de transformer un kilo de plastique par heure.

Le comédien Samuel le Bihan a présenté le lundi 10 septembre à Antibes le prototype d’une machine visant à transformer les déchets plastiques en carburants, développée par une association dont il est le fondateur.

Baptisée Chrysalis, la machine a été inventée et développée par un technicien salarié de l’association Earthwake, Christopher Costes. Earthwake assure qu’elle est déjà capable de traiter un kilo de plastique par heure et de fournir ainsi de 500 à 600 grammes de diesel.

« Le but de l’association, c’est de développer des technologies pour revaloriser les déchets plastiques et stimuler le ramassage, et donc de valoriser les déchets pour créer une économie, car selon moi la vraie solution à ce problème des déchets sera économique », a indiqué le comédien de 52 ans.

Le principe est simple : une fois broyé, le plastique (polyéthylène et polypropylène) est chauffé à haute température avant d’être distillé. De l’eau pour le refroidissement et une petite alimentation électrique sont également nécessaires au processus. Le diesel est quant à lui récupéré comme carburant pour un moteur de bateau, de voiture ou pour un générateur.

« L’étape suivante, d’ici 3 à 6 mois, est de fabriquer une machine plus grande, de la taille d’un demi-container et donc facilement transportable sur une zone polluée, qui sera capable de traiter 70 kg de déchets par heure », a assuré Samuel Le Bihan, qui estime à 50.000 euros le coût de fabrication d’une telle installation et son amortissement à moins d’un an.

Prototype sur un bateau

« Nous-mêmes allons l’utiliser pour des applications vertueuses en la mettant à disposition de la SNSM (Société nationale de sauvetage en mer) et ainsi lui fournir du carburant, mais on peut aussi imaginer dans les pays émergents, d’en installer une dans un village qui serait submergé par les déchets et qui pourrait ainsi alimenter un générateur, par exemple pour une école », a expliqué encore Samuel Le Bihan.

Son association, Earthwake, qui dispose aujourd’hui de financements de la part de fondations familiales, pourrait à terme adopter un statut d’entrprise de manière à développer ce type de solutions, a enfin précisé le comédien.

Reste à voir si des applications concrètes et rentables pourront en découler. Earthwake n’est pas la seule a s’intéresser à ce type de recyclage. En juin a déjà été mis à l’eau un prototype de bateau de 6 mètres de long, préfigurant un catamaran de 25 mètres qui doit être mis à l’eau en 2020, propulsé grâce à des déchets plastiques transformé en carburant.

Construit notamment pour tester ce système de plastique-carburant, le démonstrateur Ulysse est d’ailleurs « le premier bateau au monde à avancer aux déchets plastiques », selon ses concepteurs. Le prototype a une capacité de 5 kg/heure de plastique traité, pour une production de 3 litres de diesel et 2 litres d’essence maximum.

Une filiale de Suez travaille également sur cette question depuis 2012. De même que la société britannique Recycling Technologies qui ambitionne de produire 1000 machines de ce type d’ici 2025.

La guerre aux pailles en plastique est déclarée

Paris (AFP) – Après les sacs, les pailles en plastique sont devenues la bête noire des défenseurs de l’environnement. Des pays comme le Royaume-Uni et des géants tels que McDonald’s réfléchissent à les bannir, quitte à faire tousser les professionnels du plastique.

Selon une étude de la revue américaine Science, huit millions de tonnes de débris plastiques sont déversées tous les ans dans les mers du globe, l’équivalent de 250 kilos par seconde.

Parmi ces déchets, les paille en plastique tiennent une bonne place. Et les défenseurs de l’environnement ne manquent pas d’images frappantes pour illustrer leur impact nocif.

Une vidéo montre montre par exemple deux biologistes, qui retirent pendant plusieurs minutes des pailles coincées dans le nez d’une tortue de mer au Costa Rica.

« Les pailles sont servies automatiquement avec les verres dans les bars. Et elles sont trop petites pour être recyclées, elles passent tous les filtres », déplore auprès de l’AFP, Yasmine El-Kotni, co-fondatrice de l’association Bas les Pailles, qui a lancé une pétition sur change.org pour leur interdiction en France.

Côté législatif, les avancées restent timides.

Fin mai, la Commission européenne a proposé d’interdire coton-tiges, couverts, assiettes, pailles, mélangeurs à cocktails et autres tiges de ballons en plastique, en imposant que ces articles soient fabriqués dans des matériaux plus durables. La mesure doit cependant encore être discutée par les Etats-membres et le Parlement européen.

Le Royaume-Uni, lui, a annoncé en avril vouloir interdire les pailles, touillettes et cotons-tiges en plastique dès la fin de l’année.

La France a pour l’heure choisi d’interdire la vaisselle en plastique et les coton-tiges à l’horizon 2020, mais pas les pailles, « grandes oubliées » selon Mme El-Kotn, qui dit n’avoir « aucun retour, pas une porte ouverte pour la discussion. On ne comprend pas le manque de réponses du gouvernement ».

Le Sénat discute de les ajouter à la liste des produits interdits, mais des amendements similaires ont déjà récemment été rejetés par l’Assemblée.

Certaines entreprises n’ont pas attendu d’être contraintes. Le géant de la restauration rapide McDonald’s teste ainsi depuis mi-juin deux alternatives aux pailles en plastique: des pailles biodégradables ou des gobelets avec fermeture intégrée.

« Il faut voir quelle solution ils vont adopter car si c’est pour remplacer un objet en plastique par un autre… », prévient Yasmine El-Kotni.

La chaîne hôtelière Hilton a quant à elle annoncé la fin des 5 millions de pailles et des 20 millions de bouteilles en plastique servies chaque année dans ses 650 établissements.

Franprix a rejoint le mouvement: après le 1er janvier 2019 il ne sera plus possible d’acheter des pailles dans les supermarchés de l’enseigne.

Des alternatives existent, à l’image des pailles biodégradables en bio plastique issues du maïs – deux fois plus chères – désormais servies au palace Monte-Carlo, un cinq étoiles de Monaco.

Pâtes alimentaires crues, pailles en bambou ou pailles comestibles aux 8 parfums: les idées de remplacement ne manquent pas.

Du côté des professionnels du plastique, cette guerre aux pailles qui s’annonce suscite logiquement des inquiétudes.

« Ce n’est pas un très bon signe. Mais ces grandes marques ont aussi une problématique d’image et elles doivent aussi essayer de trouver les moyens de répondre à une supposée attente sociétale », estime Hervé Millet, directeur des affaires techniques et réglementaires de la fédération européenne des producteurs de plastique PlasticsEurope, reconnaissant « un mouvement » dans l’opinion.

« il faut trouver des alternatives. On y travaille depuis plusieurs mois. Mais du jour au lendemain, c’est terriblement compliqué », note auprès de l’AFP Pierre Soyez, directeur général de Soyez, leader européen de la fabrication de pailles.

« C’est le bon moment (…) mais ce qui me préoccupe aujourd’hui c’est l’avenir de mes salariés », poursuit-il, craignant un impact sur le chiffre d’affaires dès l’année prochaine.

Soyez, qui produit en France, emploie environ 80 salariés et affiche un chiffre d’affaires de 10,5 millions d’euros.

© AFP

Meet the man fighting plastic pollution with a fleet of A.I.-powered camera drones

That plastic cup you’ve got sitting on your desk looks pretty harmless on its own. However, add it to the rest of the plastic that humanity throws away on a daily basis and you have the makings of the estimated 5 to 13 million metric tons of plastic trash which reportedly wind up in the world’s oceans every year. U.K.-based Plastic Tide founder Peter Kohler got a glimpse of the scale of this problem a decade ago — and it changed the course of his life.

“About ten years ago, I went out to the South Pacific,” he told Digital Trends. “I’ve always been fascinated by oceans, and this was pure paradise. But it was a paradise under siege. One of the most visible ways this paradise was being besieged was with litter. It was everywhere, although we were miles from anyone. When you’re sailing in the middle of nowhere, it really gets you wondering where this litter comes from and how it gets here. I came back to England and spent the next few years puzzling over how best to answer that question.”

Video : https://youtu.be/6F88yi_X_a4

La nouvelle couverture de National Geographic ne laissera personne indifférent

(HuffingtonPost) – 17/05/2018 – Dans son numéro de juin, qui sort en kiosque le 29 mai prochain, National Geographic s’attaque à l’iceberg qu’est la pollution plastique des océans. Selon le magazine américain, les 8 millions de tonnes de plastique déversées dans les océans chaque année « n’en sont que la pointe. »

Pour lancer cette campagne de sensibilisation intitulée « Planet or plastic?« , le magazine a illustré son numéro avec l’iconographie trompeuse d’un sac plastique à la dérive en pleine mer et qui ressemble fortement à un des fameux blocs de glace.

Plus qu’un trompe-l’oeil, cette couverture réalisée par l’artiste mexicain Jorge Gambao ressemble surtout à un ultimatum. « Planète ou plastique? », l’humanité doit choisir un cap si elle veut éviter l’iceberg qui causera son naufrage. L’artiste avait présenté son oeuvre- intitulée « Iceberg Plástico »- à la biennale de Bolivie en 2017 (un concours centré autour de l’art graphique) à l’issue de laquelle il a remporté le premier prix dans la catégorie des affiches politiques et sociétales. Son photomontage fait le tour de la toile depuis plus d’un an et a été partagé sur de nombreuses plateformes communautaires ainsi que par des ONG telles que Greenpeace.

« Notre dernière couverture de National Geographic va rester dans les annales. » Très fier de cette illustration, le directeur de la photographie du magazine, Vaughn Wallace, l’a partagée sur Twitter ce jeudi 16 mai. Reprise par un internaute sur Reddit, la couverture a fait beaucoup parler de part son ironie. Il s’avère que les différents numéros de National Geographic étaient jusqu’alors envoyés aux abonnés dans un emballage plastique, comme le rapportent certains utilisateurs de Reddit en commentaire.

« Mon exemplaire est arrivé… dans un emballage plastique. »

Une contradiction qui met à mal la campagne « Planet or Plastic » qui « vise à réduire les plastiques à usage unique et leur impact sur les océans. » Mais Vaugn Wallace a vite redressé la barre en rappelant une annonce faite par la rédactrice en chef du magazine- Susan Goldberg– selon laquelle National Geographicabandonnera les emballages plastiques dès la publication du prochain numéro de juin.

« A compter de ce numéro de juin, nous nous sommes débarrassés des emballages plastiques et les avons remplacés par du papier. »   

© Huffington Post

Londres veut interdire les pailles et cotons-tiges en plastique

Londres (AFP) – 19/04/18 –  Le gouvernement britannique a annoncé jeudi vouloir interdire les pailles, touillettes et cotons-tiges en plastique d’ici à la fin de l’année dans le cadre de son plan de lutte contre les déchets dans cette matière dérivée du pétrole.

« Nous allons interdire ces objets en plastique », a déclaré le ministre britannique de l’Environnement, Michael Gove, interrogé sur la BBC, estimant qu’il s’agissait d’une « urgence mondiale » menaçant particulièrement la faune marine.

Cette interdiction interviendra d’ici à « la fin de l’année » sous la forme « d’une loi », a-t-il précisé.

Une consultation sera préalablement lancée dans le courant de l’année sur l’interdiction des objets en plastique à usage unique en Angleterre, selon un communiqué publié par les services de la Première ministre Theresa May. Des exceptions seraient prévues, comme l’usage de pailles dans un cadre médical.

Quelque 8,5 milliards de pailles en plastique sont jetées chaque année au Royaume-Uni, souligne le communiqué.

En janvier, Theresa May avait annoncé un nouveau plan de lutte contre les déchets en plastique, prévoyant aussi la généralisation des sacs en plastique payants à tous les commerces d’Angleterre. La législation actuelle ne concerne que les grandes surfaces dont les clients doivent payer 5 pence (5,7 centimes d’euro) par sac.

Son gouvernement souhaite également instaurer un système de consigne sur les bouteilles en plastique, comme il en existe déjà dans d’autres pays européens.

Theresa May compte appeler les autres Etats participant au sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth à Londres à se joindre à cette lutte contre les déchets en plastique.

© AFP

Des scientifiques créent par hasard une enzyme dévoreuse de plastique

17/04/18 – Tampa (Etats-Unis) (AFP) – Des chercheurs américains et britanniques ont conçu par hasard une enzyme capable de détruire du plastique, ce qui pourrait contribuer à résoudre le problème mondial lié à ce type de pollution, selon une étude publiée lundi.

Plus de huit millions de tonnes de plastiques aboutissent dans les océans de la planète chaque année, faisant croître les inquiétudes sur la toxicité de ce dérivé du pétrole et sur son impact sur la santé des générations futures et de l’environnement.

Malgré des efforts en matière de recyclage, la grande majorité de ces plastiques peut perdurer pendant des centaines d’années. Les scientifiques cherchent un moyen de mieux les éliminer.

Des scientifiques de l’université britannique de Portsmouth et du laboratoire national des énergies renouvelables du ministère américain à l’Energie ont concentré leurs efforts sur une bactérie découverte au Japon il y a quelques années: l’Ideonella sakaiensis.

Elle se nourrit uniquement d’un type de plastique, le polytéréphtalate d’éthylène (PET) qui entre dans la composition de très nombreuses bouteilles en plastique.

Les chercheurs japonais pensent que cette bactérie a évolué assez récemment dans un centre de recyclage, car les plastiques n’ont été inventés que dans les années 1940.

L’objectif de l’équipe américano-britannique était de comprendre le fonctionnement de l’une de ses enzymes appelée PETase, en découvrant sa structure.

« Mais ils ont été un peu plus loin en concevant par accident une enzyme qui est encore plus efficace pour désagréger les plastiques PET », selon les conclusions publiées lundi dans les Comptes-rendus de l’Académie américaine des sciences (PNAS).

Des scientifiques de l’université de South Florida et de l’université brésilienne Campinas ont également participé aux expérimentations qui ont débouché sur la mutation par hasard d’une enzyme beaucoup plus efficace que la PETase naturelle.

Les scientifiques s’activent désormais à en améliorer les performances dans l’espoir de pouvoir un jour l’utiliser dans un processus industriel de destruction des plastiques.

« La chance joue souvent un rôle important dans la recherche scientifique fondamentale et notre découverte n’y fait pas exception », a commencé John McGeehan, professeur à l’école de sciences biologiques à Portsmouth.

« Bien que l’avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu’il y a de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d’une solution de recyclage pour la montagne en constante croissance de plastiques mis au rebut », a-t-il poursuivi.

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À Amsterdam, le supermarché Ekoplaza inaugure le premier rayon sans plastique

01/03/2018 – Amsterdam (Consoglobe) – Les emballages en plastique sont omniprésents dans le commerce alimentaire, mais pour l’enseigne de supermarchés néerlandais Ekoplaza, ce n’est pas une fatalité : elle inaugure aujourd’hui un rayon alimentaire sans plastique, une première mondiale.

Un rayon entier sera dédié à différentes denrées alimentaires, qui auront une chose en commun : elles seront emballées dans autre chose que du plastique.

Le plastique, un matériau fait pour durer qui est devenu jetable

L’ouverture dans un supermarché Ekoplaza à Amsterdam d’un rayon sans plastique est le fruit de sa collaboration avec l’association britannique A Plastic Planet. Selon ses estimations, environ 40 % du plastique produit en 2015 a servi à la fabrication d’emballages, dont la moitié pour emballer des denrées alimentaires.

Le plastique, un matériau conçu pour durer, est paradoxalement utilisé pour emballer des produits qui seront consommés au bout de quelques jours. Contaminé du fait du contact avec des aliments non cuits (viande, poisson…), ce plastique ne peut pas non plus être recyclé.

Incinéré, le plastique produit des fumées toxiques. Jeté dans la nature, il contamine les sols, qui deviennent de ce fait moins voire pas du tout arables. Le plastique est aussi ingéré par les animaux : selon le ministère français de l’Environnement, les estomacs de 94 % des oiseaux de la mer du Nord et ceux de 86 % des espèces de tortues marines contiennent du plastique.

Emballages : le plastique n’est pas une fatalité

Sur son site Internet, A Plastic Planet s’interroge : « Nous pouvons acheter du sans gluten, du sans lactose, du sans gras, mais pourquoi ne pouvons-nous pas acheter du sans plastique ? ». En même temps, quantité de matériaux d’emballage alternatifs existent : verre, carton, métal, matériaux biodégradables…

En France, depuis juillet 2016, les supermarchés ont dû remplacer les sachets en plastique au rayon fruits et légumes par des sacs biosourcés, fabriqués à partir d’un mélange de plastique et d’amidon de maïs ou de pomme de terre et compostables par des particuliers. Mais les consommateurs collent toujours dessus des étiquettes qui, elles, sont bien moins biodégradables : papier épais, colle, encre…

Pour le moment il est difficile à dire si le nouveau rayon lancé par Ekoplaza sera économiquement viable et si d’autres magasins seraient susceptibles de suivre l’exemple. Mais une chose est sûre : un rayon de ce type est un sacré avantage pour la réputation d’une enseigne aux yeux des consommateurs.

© Consoglobe

Plastique : Londres favorable à un système de consigne des bouteilles

28/03/2018 – Londres (AFP) – Le gouvernement britannique a annoncé mercredi son intention d’instaurer un système de consigne sur les bouteilles en plastique dans le cadre de son plan de lutte contre les déchets de cette matière.

La consigne concernera tous les emballages de boissons en plastique, verre et métal (canettes) à usage unique vendus en Angleterre, a précisé le ministre de l’Environnement, Michael Gove, dans un communiqué.

« Il est absolument vital que nous agissions maintenant pour nous attaquer à cette menace et réduire les millions de bouteilles en plastique qui échappent chaque jour au recyclage », a-t-il dit.

« Nous voulons agir sur les bouteilles en plastique pour aider à nettoyer nos océans », a-t-il ajouté.

Selon le communiqué, les consommateurs britanniques utiliseraient annuellement quelque 13 milliards de bouteilles en plastique, dont plus de trois milliards sont incinérées, directement envoyées dans une décharge ou abandonnées dans la nature.

De tels systèmes existent déjà dans d’autres pays européens, comme le Danemark, la Suède et l’Allemagne, a souligné M. Gove.

Avant d’être introduit, le système de consigne sera soumis à consultation cette année auprès des fabricants et consommateurs pour en déterminer les modalités.

« Le diable sera dans les détails et il est vital que le système s’applique à l’ensemble du Royaume-Uni et aux contenants de toutes tailles, et qu’il soit disponible où qu’ils soient vendus », a réagi Elena Polisano, chargée de campagne Océans au sein de l’organisation de défense de l’environnement Greenpeace UK.

En janvier, la Première ministre britannique Theresa May avait annoncé un nouveau plan de lutte contre les déchets en plastique, prévoyant la généralisation des sacs en plastique payants à tous les commerces d’Angleterre.

La législation actuelle ne concerne que les grandes surfaces dont les clients doivent payer 5 pence (5,7 centimes d’euro) par sac.

© AFP

Un continent de plastique bien plus grand que prévu

26/03/2018 (Futura Sciences) – Plus grande que ce que l’on pensait jusqu’ici, la surface de cette décharge flottante située dans l’océan Pacifique ferait trois fois celle de la France. Une pollution qui nous amène à nous interroger sur les problèmes posés par les déchets de matière plastique.

Des milliards de morceaux de plastique, 80.000 tonnes de déchets : la gigantesque décharge qui flotte dans le Pacifique est bien plus importante qu’estimé précédemment, et s’étend sur une surface de trois fois la France, selon une étude publiée jeudi 22 mars. Alors que la production de plastique dépasse 320 millions de tonnes par an, une partie de ces sacs, bouteilles, emballages, filets de pêche abandonnés et microparticules dégradées s’agglutinent dans plusieurs zones des océans, sous l’effet de tourbillons géants formés par les courants marins, et ils menacent animaux et écosystèmes.

C’est le plus important de ces vortex, connu comme la « grande zone d’ordures du Pacifique » (Great pacific garbage patch, GPGP), que sont allés scruter, à mi-chemin entre Hawaï et la Californie, les auteurs de l’étude publiée dans la revue Scientific Reports.

Estimant que tout kilomètre carré contenant plus d’un kilogramme de plastique fait partie de cette poubelle du Pacifique, ils évaluent sa taille à environ 1,6 million de km2, soit trois fois la France continentale, même s’il ne s’agit pas d’une masse compacte. Et en se basant sur la récolte de 1,2 million d’échantillons et sur des survols aériens, ils concluent aussi que 1.800 milliards de morceaux de plastique, pesant un total de quelque 80.000 tonnes, flottent dans ce magma qui « augmente de façon exponentielle ».

Ces estimations sont ainsi quatre à seize fois supérieures à deux précédentes études de ce vortex, soulignent les chercheurs. Un résultat en partie lié à des méthodes d’analyse « plus fiables », les précédentes s’étant surtout concentrées sur les microplastiques. Mais qui pourrait « aussi être attribué à l’augmentation de la pollution plastique des océans dans la zone », notamment en lien avec les débris du tsunami japonais de 2011.

Le « tout-jetable » pollue la planète

De manière générale, le plastique représentait 99,9 % des déchets récoltés, mais pas nécessairement sous forme microscopique comme s’y attendaient les scientifiques. Ils ont été surpris de découvrir qu’en poids, plus des trois quarts de cette décharge étaient constitués de débris dépassant cinq centimètres et près de la moitié de matériel de pêche abandonné.

Ces cordes et ces filets « fantômes » tuent beaucoup « de poissons, de tortues, et même de mammifères marins » qui s’empêtrent dedans, explique à l’AFP l’auteur principal Laurent Lebreton, de la fondation Ocean Cleanup. Mais c’est malgré tout « plutôt une bonne nouvelle » parce que « les gros débris sont bien plus faciles à collecter que les microplastiques », souligne-t-il.

« Ces résultats nous fournissent des données-clés pour développer et tester notre technologie de nettoyage, mais il souligne également l’urgence de s’attaquer au problème de la pollution aux plastiques », a ajouté dans un communiqué Boyan Slat, fondateur de Ocean Cleanup. Le jeune Néerlandais, qui s’est lancé dans cette aventure à 18 ans, développe avec ses 75 ingénieurs un système de barrières flottantes destinées à attraper les débris en plastique.

Quand il sera opérationnel, il espère vider 50 % de la décharge du Pacifique en cinq ans. Mais ces barrières ne pourront pas ramasser les morceaux inférieurs à un centimètre, ce qui laisse entier le problème des microdéchets, particules dangereuses : ingérées par les petits animaux, elles entrent dans la chaîne alimentaire. Combien de temps mettront-ils à disparaître ? « Ça dépend du type de polymère, des conditions environnementales, mais la réponse sincère est que nous ne savons pas vraiment », reconnaît Laurent Lebreton.

L’étude s’interroge également sur le risque que ces particules finissent pas couler. « Le niveau de la pollution plastique en eaux profondes et sur les fonds marins sous la GPGP reste inconnu », estiment les chercheurs, qui appellent à d’autres échantillonnages.

Malgré ce constat inquiétant, Laurent Lebreton refuse de désigner des coupables. « Les gens voient la quantité de matériel de pêche et pointent du doigt l’industrie de la pêche, mais ils mangent aussi du poisson. Ce n’est pas la question d’un secteur ou d’une région, c’est principalement notre mode de vie et de consommation, les plastiques à usage unique, la société du tout-jetable, souligne-t-il. Nous devons prendre des mesures importantes en la matière. Nous résoudrons ce problème à l’échelle mondiale. »

© Futura Sciences

Galapagos : 22 tonnes de déchets ramassés sur les côtes pour protéger les îles

19/03/2018 – Quito (AFP) – Un total de 22 tonnes de déchets échoués sur les côtes des îles Galapagos ont été ramassés depuis janvier, et vont être étudiés pour voir comment mieux protéger ces îles qui regroupent tellement d’espèces endémiques qu’elles avaient inspiré à Darwin sa théorie de l’évolution.

Ce chiffre a été annoncé ce week-end par les autorités du Parc national des Galapagos, qui ont expliqué que les déchets, qui arrivent parfois d’aussi loin que l’Asie, seraient examinés pour vérifier notamment s’ils n’amènent pas d’espèces animales invasives.

L’Equateur, pays auquel appartiennent ces îles du Pacifique situées à un millier de kilomètres de ses côtes, est en effet déterminé à protéger les Galapagos, avec ses tortues géantes, ses manchots et d’innombrables autres espèces n’existant pas ailleurs.

Le parc national, créé en 1959, protège 97% de la superficie des îles, et une réserve marine de 138.000 km² a également été créée autour des îles, déclarées site du patrimoine mondial par l’Unesco en 1978.

Et toute pêche est interdite dans un sanctuaire de 38.000 km² entre deux des îles, qui compte notamment la plus grande concentration de requins au monde.

La plus grande partie des déchets aux Galapagos arrivent de l’extérieur, apportés par la mer, puisque seulement 26.000 personnes vivent sur l’ensemble des quatre îles, et que le nombre de visiteurs est strictement limité.

Sur les îles, la construction est très surveillée, on utilise un maximum d’énergies renouvelables et les sacs en plastique sont interdits.

© AFP

L’eau en bouteille de plusieurs marques contaminée par des particules de plastique

15 mars 2018 – Miami (AFP) – L’eau en bouteille de nombreuses grandes marques à travers le monde est contaminée par de minuscules particules de plastique dont les dangers sur la santé sont méconnus, indique une étude publiée mercredi.

Des chercheurs ont testé l’eau de plus de 250 bouteilles dans neuf pays dont le Liban, l’Inde ou les Etats-Unis, sous la conduite de Sherri Mason, professeure à l’université de l’Etat de New York à Fredonia, selon un résumé de l’étude publié sur la plateforme médiatique Orb Media.

Du plastique a été trouvé dans 93% de ces échantillons d’eau en bouteille de plusieurs marques comme Aqua, Aquafina, Dasani, Evian, Nestle Pure Life ou San Pellegrino.

Il s’agissait notamment de polypropylène, de nylon et de polytéréphtalate d’éthylène (PET). En moyenne, les chercheurs ont trouvé, dans chaque litre d’eau, 10,4 particules d’une taille environnant 0,10 millimètres.

« Je pense que cela vient du processus d’embouteillage. Je pense que la plupart du plastique vient de la bouteille elle-même, de son bouchon, du processus industriel d’embouteillage », a expliqué Sherri Mason à l’AFP.

« De l’eau dans des bouteilles en verre contenait aussi des microplastiques », signale par ailleurs l’étude.

Une précédente étude publiée par Orb Media avait montré que des particules de plastique étaient également présentes, en moins grande quantité, dans l’eau du robinet.

L’étendue des risques que posent ces particules sur la santé humaine est méconnue.

Jacqueline Savitz, responsable Amérique du Nord pour l’ONG Oceana qui lutte contre la pollution des océans, a estimé que cette étude apportait une raison de plus de limiter la production de bouteilles d’eau en plastique.

« Il est plus urgent que jamais aujourd’hui de faire en sorte que les bouteilles d’eau en plastique soient une chose du passé », a déclaré cette représentante de l’ONG qui n’a pas participé à l’étude.

© AFP

L'Europe veut que tous les emballages plastiques soient recyclables d'ici 2030

17 janvier 2018 – Strasbourg (AFP) – La Commission européenne a dévoilé mardi sa « stratégie » pour réduire l’utilisation des plastiques à usage unique dans l’UE, avec pour objectif que tous les emballages de ce type soient recyclables d’ici à 2030.

Le premier vice-président de l’exécutif européen, Frans Timmermans, s’est dit convaincu que les habitudes des Européens, qui produisent 25 millions de tonnes de déchets plastiques par an, pouvaient changer.

« Si vous expliquez à vos enfants qu’il faut cinq secondes pour produire une paille en plastique, pendant combien de temps vont-ils l’utiliser? Cinq, dix minutes? Mais si vous leur expliquez qu’il lui faut 500 ans pour se désintégrer une fois jetée, alors ils ne voudront plus l’utiliser », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse à Strasbourg.

Lire la suite sur : https://www.goodplanet.info/actualite/2018/01/17/lue-veut-mieux-recycler-plastiques/ 

Earth Day Network lance la campagne mondiale pour mettre fin à la pollution plastique

14 novembre 2017 – PRNewswire – Earth Day Network (EDN), le coordinateur mondial du Jour de la Terre, a annoncé le lancement d’une campagne mondiale pour Mettre fin à la pollution plastique . Nous informerons et sensibiliserons les citoyens, et nous influencerons les gouvernements et entreprises afin d’obtenir une réduction à grande échelle de la pollution plastique à travers le monde. Notre intention est que le Jour de la Terre 2018 marque la première étape vers l’objectif ultime qui est de remplacer les plastiques issus des combustibles fossiles par des matériaux non polluants.

La pollution plastique n’est pas une simple crise environnementale ; elle est également l’un des problèmes urgents de santé publique, de droits de l’homme et de justice sociale de notre époque. La campagne créera de la solidarité entre les peuples du monde et fera la promotion de solutions qui tiennent les producteurs et leaders pour responsables. La campagne utilisera le Jour de la Terre 2018 comme point central pour sensibiliser et modifier les attitudes et comportements qui contribueront à réduire et à éliminer la pollution plastique.

« La pollution plastique est réelle et représente une menace croissante pour notre planète du même ordre que le changement climatique », a déclaré Kathleen Rogers, présidente d’Earth Day Network. « De la dégradation de la vie marine aux perturbations des hormones humaines, la pollution plastique a un impact dévastateur. La bonne nouvelle est que nous pouvons résoudre ce problème. Les citoyens peuvent jouer un rôle actif en exigeant des entreprises et de leurs gouvernements qu’ils prennent des mesures pour mettre fin à la pollution plastique. »

La campagne Mettre fin à la pollution plastique inclura les principaux éléments suivants :

* L’information des citoyens pour les aider à modifier leurs propres comportements et ceux de leurs communautés.
* L’implication des chefs d’entreprise afin de créer de nouveaux engagements pour réduire et éliminer la pollution plastique.
* Le travail avec les gouvernements pour soutenir un cadre mondial visant à prévenir et à gérer la pollution plastique.

La campagne Mettre fin à la pollution plastique s’inscrit dans un effort quinquennal qui a débuté en 2016, qui se renforcera jusqu’au 50 e anniversaire du Jour de la Terre en 2020 et qui se poursuivra lors de la prochaine décennie.

À PROPOS D’EARTH DAY NETWORK
Le premier Jour de la Terre, qui s’est tenu le 22 avril 1970, a rassemblé 20 millions d’Américains de tous les milieux et est considéré comme étant à l’origine du mouvement environnemental moderne. Émanant du premier Jour de la Terre, Earth Day Network (EDN), le plus grand recruteur mondial du mouvement écologique, travaille avec des dizaines de milliers de partenaires dans 192 pays pour bâtir la démocratie environnementale ainsi que pour élargir, diversifier et mobiliser le mouvement écologique. Pour plus d’informations, rendez-nous visite sur www.earthday.org et suivez-nous sur Twitter @EarthDayNetwork

Contact : Thomas Casey, vice-président des communications, 202.518.0044, Casey@earthday.org
SOURCE Earth Day Network

Le Chili veut interdire l’usage des sacs plastique sur ses côtes

26 octobre 2017 – Santiago du Chili (AFP) – Le gouvernement chilien a présenté mercredi un projet de loi pour interdire l’usage des sacs plastique dans une centaine de villes côtières, afin de protéger les océans de cette pollution.

« Nos poissons meurent par ingestion de plastique ou en s’étranglant avec, c’est donc une tâche à laquelle nous devons tous collaborer », a déclaré la présidente socialiste Michelle Bachelet en présentant le projet dans la commune de Pichimelu, située à 200 kilomètres de Santiago, sur la côte Pacifique.

Cette législation permettra de « prendre soin de nos écosystèmes marins », a-t-elle souligné.

L’interdiction portera sur 102 communes mais proposera aux autres villes du pays de se joindre à cette initiative en interdisant ou restreignant l’usage de ces sacs.

L’organisation de défense de l’environnement WWF a salué le projet de loi comme « une étape très significative pour le Chili, qui ouvre la porte à ce que tout le territoire puisse dire adieu aux sacs plastique ».

« Nous espérons que les parlementaires de tous bords appuieront cette initiative qui est bénéfique pour la santé de notre pays », a commenté Ricardo Bosshard, directeur de WWF Chili.

Le gouvernement de Michelle Bachelet, qui quittera le pouvoir en fin d’année, a lancé un vaste plan de protection de ses eaux pour 2018, avec 1,6 million de kilomètres carrés de zones marines protégées, une surface dix fois plus étendue qu’en 2014.

On estima à environ huit millions de tonnes le volume de plastique déversé annuellement dans les océans, selon une étude publiée en 2015 dans la revue américaine Science.

Les scientifiques pensent qu’il pourrait y avoir jusqu’à 110 millions de tonnes de déchets en plastique dans les océans.

© AFP

4 octobre 2017 – Influencia – Un milliard de bouteilles en plastique supplémentaires l’année dernière. Un bilan peu glorieux signé Coca-Cola, selon un rapport de Greenpeace.

Depuis le début de l’année, Greenpeace essaye de convaincre Coca-Cola de réduire son impact écologique, notamment lié à sa production de bouteilles en plastique. En janvier 2017, l’association avait ainsi exposé les actions « anti-recyclage » du géant du soda au Royaume-Uni : l’entreprise, soucieuse des « coûts supplémentaires pour le consommateur », s’était opposée à l’installation de bornes de collecte, malgré des résultats encourageants en Norvège ou aux Pays-Bas.

Un mois plus tard, Coca-Cola annonçait accepter l’introduction de bornes de collecte en Ecosse.

Une petite victoire pour Greenpeace, qui devait ouvrir la porte à de plus amples initiatives. En avril, l’association a ainsi sorti un rapport détaillé intitulé : « Comment la plus grande entreprise de boissons non-alcoolisées échoue sur le terrain de la pollution océanique » (à découvrir ici). On y retrouve des chiffres effarants. Coca-Cola vend plus de 100 milliards de bouteilles plastique petit format chaque année, un bilan d’autant plus alarmant que la firme n’en recycle que 7%.

En parallèle du lancement, l’installation d’une sculpture par Jason deCaires Taylor aux portes du siège londonien de Coca-Cola.

Depuis, Greenpeace mène des actions « sous-marine » : plus de 9 600 cartes postales envoyées au CEO européen de Coca-Cola (avec des petits messages sympas, du style, « On aimerait tant que tu ne sois pas là ! »), des milliers de coups de fil et de sollicitations sur les réseaux sociaux pour demander à la marque d’arrêter d’étouffer les océans, des autocollants sur les distributeurs automatiques et les panneaux publicitaires, …

Les équipes de Greenpeace ont également pris d’assaut le générateur de GIFs de Coca-Cola, pour le détourner à coups de messages bien pensés. Il n’aura fallu qu’une semaine pour qu’il ne ferme.

Ce mois-ci, Greenpeace a publié sur sa plateforme Unearthed un article détaillant le niveau de pollution des plages, en se concentrant sur l’impact des bouteilles plastique, en réponse à la campagne menée par Coca-Cola cet été : la marque proposait en effet de gagner des vacances de rêve, à l’unique condition de tomber sur la bonne bouteille. L’enquête révèle que les plages paradisiaques sur lesquelles Coca proposait de nous emmener ne sont pas épargnées par le fléau de cette pollution plastique.

En réponse, Coca-Cola a fait appel à une nouvelle agence de RP pour l’aider à gérer la polémique. Par ailleurs, la marque a dévoilé une nouvelle stratégie packaging pour la Grande-Bretagne.

Vraies initiatives positives ou greenwashing ? Greenpeace admet son scepticisme et affirme continuer à se battre.

Et tant mieux, car il reste du pain sur la planche. En France, ce sont 25 millions de bouteilles plastique qui sont utilisées. Gâchis écologique, mais aussi économique, selon We Demain qui publie une infographie pleine de sens

 

(c) Influencia

Les débris de plastique en mer confondus avec de la nourriture à cause de leur odeur

17 août 2017 – Paris (AFP) – L’odeur des débris de plastique en mer, colonisés par des bactéries et des algues, conduit des poissons à les confondre avec leur nourriture et à les ingérer, les introduisant dans la chaîne alimentaire, indique une étude mercredi.

De nombreuses espèces de poissons de mer avalent des débris de plastique, rappellent des chercheurs de l’Université de Californie et de l’Aquarium de la baie de San Francisco dans cette étude parue dans la revue britannique Proceedings B of the Royal Society.

Leur ingestion peut être mortelle. Elle peut aussi conduire à une accumulation de substances toxiques tout au long de la chaîne alimentaire, chaque prédateur se nourrissant de proies qui en contiennent.

Les scientifiques ont étudié les réactions d’un banc d’anchois de Californie (Engraulis Mordax) devant une solution contenant des morceaux de plastique propres et une autre contenant des débris couverts d’algues. Les poissons ont aussi été confrontés à la simple odeur de nourriture et à de la nourriture.

Les anchois adultes se nourrissent en principe de zooplancton.

« Les bancs d’anchois ont réagi à l’odeur des débris de plastique en s’agrégeant davantage », ont constaté les chercheurs. Les résultats sont « similaires » à ceux qui sont obtenus lorsqu’ils sont en présence de nourriture ou confrontés à l’odeur de la nourriture, précisent-ils.

En revanche, ils n’ont pas réagi ainsi face à des débris propres.

Selon les chercheurs, ces résultats constituent « la première preuve expérimentale que les anchois adultes utilisent les odeurs pour rechercher de la nourriture ». Ils montrent que « la signature chimique » acquise par les débris de plastique en mer peut conduire les bancs d’anchois à les rechercher comme nourriture.

Ces résultats confortent l’idée que les animaux marins pourraient avaler du plastique à cause d’ »un mécanisme chimiosensoriel » qui les induit en erreur.

Chaque année, plus de huit millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les océans. A eux seuls, ils tuent tous les ans près d’un million d’oiseaux marins, une centaine de milliers de mammifères marins et d’innombrables poissons.

Selon l’ONU, « si rien n’est fait et si on continue à ce rythme, il y a aura plus de débris plastiques que de poissons dans les océans d’ici à 2050 ».

© AFP

Le cercle vicieux du plastique en mer : les animaux marins s'emmelent

17 août 2017 – Une récente étude scientifique menée par les chercheurs du Monterey Bay aquarium a mis en évidence le rôle de la faune marine, en particulier d’une espèce de plancton, dans l’aggravation de la pollution due au plastique. En effet, ces animaux sont capable de modifier la nature du plastique et de permettre la transformation des microparticules en microbilles qui sont ensuite à même de rejoindre le fond des mers et entraîner la pollution en profondeur.

L’article est à retrouver sur le site Mashable.

 

Des milliards de tonnes de plastiques s’accumulent dans la nature

20 juillet 2017 – Washington (AFP) – Notre planète est submergée par des milliards de tonnes de déchets plastiques accumulés depuis les années 1950, une situation qui empire en l’absence d’un recyclage efficace, selon une étude publiée mercredi dans la revue américaine Science Advances.

Les chercheurs des universités de Géorgie et de Californie ont déterminé que 8,3 milliards de tonnes de plastiques avaient été produites entre 1950 et 2015 parmi lesquelles 6,3 milliards de tonnes sont devenus des détritus très peu biodégradables.

Sur ces 6,3 milliards de tonnes, seulement 9% ont été recyclés, 12% incinérés et 79% se sont accumulés dans les décharges ou dans la nature, en particulier dans les océans où plus de huit millions de tonnes de plastiques sont déversées tous les ans.

La part des plastiques dans les déchets solides des décharges municipales des pays développés et à revenu intermédiaire a bondi de 1% du volume total en 1960 à plus de 10% en 2005.

Si le rythme actuel persiste, il y aura quelque 12 milliards de tonnes de déchets plastiques dans les dépôts d’ordures ou dans la nature d’ici 2050, soit l’équivalent de 35.000 fois la masse de l’Empire State Building de New York, prédisent les auteurs de l’étude.

« La plupart des matières plastiques ne sont pas vraiment biodégradables, ce qui fait qu’elles pourraient persister des centaines voire des milliers d’années » dans l’environnement, explique Jenna Jambeck, professeure adjointe d’ingénierie à l’Université de Géorgie, l’une des co-auteurs de cette étude.

« Nos estimations montrent la nécessité de mener une réflexion plus critique sur les matériaux que nous utilisons et la manière dont nous gérons nos déchets », estime-t-elle.

La production mondiale de plastiques est passée de deux millions de tonnes en 1950 à 400 millions de tonnes en 2015, soit plus que la plupart des autres matériaux fabriqués par l’homme, selon cette étude.

Ces scientifiques ont compilé les statistiques de production de résines, de fibres et des additifs provenant d’une variété de sources industrielles.

« La moitié de tous les plastiques deviennent des déchets après seulement quatre années ou moins d’utilisation », explique Roland Geyer, professeur adjoint à la faculté des sciences environnementale à l’Université de Californie à Santa Barbara, le principal auteur de ces travaux.

« Ce que nous essayons de faire c’est de créer les fondations d’une gestion durable des matériaux », précise-t-il.

Et « nous pensons que les discussions de politiques à suivre dans ce domaine seront mieux étayées et fondées sur des faits maintenant que nous avons produit ces chiffres », fait valoir le professeur Geyer.

Ces chercheurs insistent sur le fait qu’ils ne plaident pas pour une élimination des plastiques dans l’économie mais cherchent à encourager une réflexion sur les usages de ces matériaux et leur recyclage.

« Il y a des usages pour lesquels les plastiques sont indispensables surtout pour fabriquer des produits conçus pour durer longtemps », précise Kara Lavender Law, chercheuse à Sea Education Association (SEA), un organisme de recherche océanographique.

« Mais je pense que nous devons réfléchir soigneusement à notre utilisation étendue des plastiques et nous interroger sur le fait de savoir quand le recours à ces matériaux est nécessaire ou pas », juge-t-elle.

Les auteurs de cette étude relèvent que le fait de recycler est utile si cela permet de réduire la production de nouveaux plastiques.

Ils mettent en garde contre l’incinération de ces débris qui peut avoir des effets néfastes pour l’environnement et la santé publique.

Presque aucun des plastiques les plus courants sont biodégradables, ce qui fait que les déchets ne peuvent que s’accumuler.

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Le plastique jeté dans les fleuves, source majeure de la pollution des océans

9 juin 2017 – La Haye (AFP) – Les déchets plastiques jetés dans les cours d’eau, principalement en Asie, sont l’une des plus grandes sources de pollution des océans à travers le monde, d’après une étude menée par des chercheurs néerlandais.

Les fleuves déversent entre 1,15 et 2,41 millions de tonnes de plastiques chaque année dans les océans, soit environ 50 kg par seconde, a souligné jeudi à l’AFP Jan van Ewijk, chargé de communication d’Ocean Cleanup, une fondation néerlandaise développant de nouvelles technologies pour nettoyer les océans de ces déchets.

Deux tiers de cette pollution globale proviennent des vingt fleuves les plus polluants, d’après une étude publiée mercredi dans le journal Nature Communications.

Et 86% de ces détritus plastiques sont émis par des cours d’eau asiatiques, ont précisé les chercheurs d’Ocean Cleanup.

Situé en Chine, le Yangtsé, l’un des plus grands fleuves du monde, « est le bassin hydrographique qui contribue le plus » à la pollution océanique mondiale, déversant pas moins de 330.000 tonnes de plastique dans la mer de Chine orientale.

Viennent ensuite le Gange en Inde ainsi que les fleuves Xi, Dong et Zhu Jiang en Chine et les fleuves indonésiens Brantas, Solo, Serayu et Progo.

Cela « accentue le besoin de concentrer les efforts de contrôle et de réduction dans les pays d’Asie connaissant un développement économique rapide et une faible gestion des déchets », ont souligné les chercheurs.

« Les concentrations relativement élevées de plastique retrouvées à la surface de l’océan Pacifique, où peuvent s’accumuler des plastiques flottants venant d’Asie, suggèrent que nos suppositions sont plausibles », ont-ils encore précisé.

Toutefois, « il y a très peu de données pour documenter ces suppositions et vérifier minutieusement la validité de notre modèle », ont-ils averti.

Cette étude est publiée alors que s’est ouverte lundi la première conférence sur les océans des Nations Unies à Miami.

Le chef de l’ONU Antonio Guterres y a décrit de manière alarmiste l’état des océans, citant une étude récente démontrant que le volume de déchets plastiques pourrait dépasser le volume de poissons dans les mers d’ici 2050, si rien n’est fait.

Chaque année, plus de huit millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les océans. A eux seuls, ils tuent par an près d’un million d’oiseaux marins, une centaine de milliers de mammifères marins et d’innombrables poissons.

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L’histoire des microfibres à l’origine d’une partie de la pollution des océans par le plastique

12 mai 2017 – Le lavage en machine des vêtement à base de polymères est responsable d’une partie de la pollution des océan s par les micro-débris de plastique. En effet, lors de leur passage en machine, les textiles se détériorent et des bouts minuscules ne sont pas suffisamment bien  filtrés par les réseaux de traitement des eaux. La dernière vidéo de la série Story of Stuffs revient sur ce phénomène net propose des alternatives pour ne plus polluer les océans.

Saisie de 421 tonnes de sacs plastique depuis leur interdiction au Maroc

27 avril 2017 – Rabat (AFP) – Plus de 421 tonnes de sacs en plastique ont été saisies par les autorités marocaines depuis l’entrée en vigueur il y a un an d’une loi interdisant ces sacs dans le pays, a-t-on appris mercredi de source officielle.

Avec cette législation, baptisée « zéro mika » (« zéro plastique » en arabe), le royaume était devenu l’un des premiers pays africains, au côté du Rwanda, à bannir totalement les sacs plastique.

En un an, « plus de 421 tonnes de sacs en plastique, 70 machines de fabrication, 16 véhicules » ont été saisies, et 55 personnes interpellées, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur.

Au cours du 1er trimestre 2017, ce sont 36 tonnes de sacs en plastique et 51 machines qui ont été saisies dans des opérations de démantèlement de plusieurs unités clandestines de fabrication, ajoute l’Intérieur.

Depuis son entrée en vigueur, la mesure est appliquée scrupuleusement, dans les boutiques et supermarchés, notamment dans les grandes villes. Elle contribue manifestement à la lutte contre la pollution au quotidien au Maroc, alors que ces sacs plastique sont un fléau dans de nombreux pays africains.

Les Marocains utilisent désormais des sacs de substitution en tissu. Un fonds de 20 millions d’euros a par ailleurs été mis en place par le ministère de l’Industrie pour accompagner les entreprises touchées par la loi.

Début 2017, le gouvernement avait salué les « résultats encourageants » de l’opération, estimant que l’utilisation des sacs plastique était « quasiment éradiquée » dans le pays.

Le Maroc a accueilli en octobre 2016 la conférence internationale sur le climat COP22, et a engagé ces dernières années une stratégie volontariste en matière d’énergies « vertes » et de développement durable.

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Une larve dévoreuse de plastique, nouvel espoir pour l’environnement

26 avril 2017 – Washington (AFP) – La découverte d’une larve capable de dévorer le polyéthylène, l’une des matières plastiques les plus résistantes, utilisées dans de nombreux emballages, offre la perspective de bio-dégrader rapidement ce polluant qui s’accumule dans l’environnement, notamment les océans.

« Les déchets plastiques sont un problème environnemental mondial, surtout le polyéthylène, particulièrement résistant et qui est très difficilement dégradable naturellement », explique Federica Bertocchini, une chercheuse au Centre espagnol de la recherche nationale (CSIC), auteur de la découverte de cette larve de la fausse teigne de la cire (Galleria mellonella), un papillon très répandu.

Chaque année, quelque 80 millions de tonnes de polyéthylène sont produites dans le monde, précisent ces chercheurs dont la découverte a été publiée lundi dans la revue américaine Current Biology.
Cette scientifique, également apicultrice amateur, a observé que les sacs en plastique dans lesquels elle plaçait la cire des ruches infectée par ce parasite étaient rapidement criblés de trous.Cette larve, élevée commercialement en grand nombre pour servir d’appât pour la pêche, est à l’état sauvage un parasite des ruches qui se niche dans la cire d’abeilles, partout en Europe.

D’autres observations avec un sac de supermarché au Royaume-Uni, soumis à une centaine de ces larves, ont montré que celles-ci pouvaient endommager le plastique en moins d’une heure.

Des trous commençaient à apparaître après seulement quarante minutes et au bout de douze heures, la masse de plastique du sac était réduite de 92 milligrammes, ce qui est considérable, expliquent ces chercheurs.

Ils soulignent que ce taux de dégradation est « extrêmement rapide » comparativement à d’autres découvertes récentes telle que celle d’une bactérie, l’an dernier, qui peut également dégrader certains plastiques mais au rythme de 0,13 milligramme par jour seulement.

Les auteurs de cette dernière découverte pensent que la larve de la fausse teigne de la cire n’ingère pas seulement le plastique mais qu’elle le transforme ou le brise chimiquement avec une substance produite par ses glandes salivaires.

« L’une des prochaines étapes sera de tenter d’identifier ce processus moléculaire et de déterminer comment isoler l’enzyme responsable », expliquent-ils.

« S’il s’agit d’une simple enzyme on pourra alors la fabriquer à une échelle industrielle grâce à la biotechnologie », estime Paolo Bombelli, de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, un des principaux co-auteurs de ces travaux.

Selon lui, « cette découverte pourrait être un outil important pour éliminer les déchets de plastique polyéthylène qui s’accumulent dans les décharges et les océans. »

Le polyéthylène est surtout utilisé pour l’emballage et compte pour 40% de la demande totale des produits plastiques en Europe dont 38% se retrouvent dans des décharges.

Chaque année, mille milliards de sacs plastiques sont utilisés dans le monde et chaque individu utilise en moyenne plus de 230 de ces sacs, produisant plus de 100.000 tonnes de déchets.

Actuellement, le processus de dégradation chimique de ces déchets plastiques avec des produits très corrosifs comme l’acide nitrique peut prendre plusieurs mois.

Laissés dans la nature, il faut environ un siècle pour que ces sacs plastique se décomposent complètement. Pour les plastiques les plus résistants, ce processus peut prendre jusqu’à 400 ans.

Environ huit millions de tonnes de plastique sont déversées tous les ans dans les mers et océans du globe, selon une étude publiée en 2015 dans la revue américaine Science.

Les scientifiques pensent qu’il pourrait y avoir jusqu’à 110 millions de tonnes de déchets en plastique dans les océans. Des petits fragments de plastiques peuvent absorbés par les poissons et les autres espèces marines.

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L’océan Arctique, un cul-de-sac pour les déchets en plastique flottants

20 avril 2017 – Washington (AFP) – L’océan Arctique est un cul-de-sac pour les débris en plastique flottant dans le nord de l’Atlantique, ont déterminé des scientifiques qui mettent en garde contre les risques présentés par cette pollution d’un écosystème unique.

Cette étude, publiée mercredi dans la revue américaine Science Advances, confirme que les objets et matériaux en plastique sont abondants et répandus dans les eaux à l’est du Groenland et du nord de la Scandinavie, alors même que ces régions sont peu peuplées. Les déchets, normalement, devraient y être nettement moins importants.

Ces observations montrent l’importance de bien gérer la collecte des déchets plastiques à leur source, car une fois dans l’océan, leur destination peut être imprévisible, relèvent ces scientifiques.

Les mers semi-fermées comme la Méditerranée, dont les pourtours sont très peuplés, sont fortement polluées par du plastique.

Mais de telles accumulations n’étaient pas attendues à des latitudes polaires peu peuplées.

En 2013, pendant l’expédition Tara Oceans menée avec la goélette scientifique française, des chercheurs dont Andrés Cózar, un scientifique de l’Université de Cadiz en Espagne, ont repêché à l’aide de filets des débris en plastique.

La plus grande partie de l’océan arctique était peu polluée par ces morceaux de plastique, précise l’étude.

Mais ces débris étaient en revanche très abondants dans les eaux baignant le Groenland et dans la mer de Barents située au nord de la Norvège et de la Russie occidentale.

Selon ces chercheurs, il y aurait des centaines de tonnes de déchets et fragments de plastiques flottant à la surface sans compter ce qui se trouve déjà dans les fonds marins.

La proportion de certains types de débris dans les échantillons récupérés par les membres de l’expédition leur fait penser qu’ils viennent de très loin, comme par exemple des côtes d’Europe du nord, du Royaume-Uni et de l’est des Etats-Unis.

Une partie de ces déchets pourrait aussi provenir des navires croisant dans les eaux locales, selon ces chercheurs.

Ces derniers ont suivi le cheminement des déchets de plastique dans le Nord de l’océan Atlantique avec 17.000 bouées qui sont des relais de satellites. Ces observations ont confirmé que cette pollution vers les régions polaires suivait un courant appelé circulation thermohaline.

Selon cette étude, les débris de plastique flottant dans l’Arctique représentent actuellement moins de 3% du total mondial mais pourrait continuer à augmenter avec ce courant marin.

Il est estimé qu’environ huit millions de tonnes de plastique sont déversés annuellement dans les océans, selon une étude publiée en 2015 dans la revue américaine Science.

Les scientifiques pensent qu’il pourrait y avoir jusqu’à 110 millions de tonnes de déchets en plastique dans les océans.

Il paraîtrait également que de petits fragments de plastiques sont absorbés par les poissons et les autres espèces marines sans que l’on sache les effets sur leur santé et celles des personnes qui les consomment.

Les scientifiques pensaient enfin que ces déchets en plastique s’accumulaient surtout dans des tourbillons subtropicaux formés par des grands courants qui convergent au milieu des bassins océaniques.

Mais en fait, il semblerait que seulement 1% de cette pollution de matière plastique se concentre dans ces grands tourbillons et d’autres endroits à la surface des océans.

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Thaïlande: Bangkok noyée sous les déchets plastiques

6 septembre 2016 – Bangkok (AFP) – Couverts de boue noire malodorante, une trentaine de prisonniers s’affairent. Leur mission ? Récurer les canalisations de Bangkok, tâche primordiale en pleine mousson, dans une ville qui peine à gérer les déchets plastiques encombrant son système de drainage.

Ils s’y mettent à trois pour soulever les grosses dalles de béton, faisant fuir au passage des dizaines de cafards. Impossible ensuite de pénétrer entièrement dans ces tuyaux étroits, mais à l’aide de seaux reliés à des cordes, ils raclent le fond du conduit.

« On trouve de tout: de la boue, du sable mais aussi des emballages, des bouteilles de boisson énergisante, des bouteilles de plastique », explique l’un des prisonniers, sous couvert d’anonymat.

A pied d’œuvre six jours par semaine, ils touchent un salaire et voient leur peine réduite d’une journée par jour travaillé.

« Ce n’est pas trop difficile et ça me permet de retourner plus vite chez moi », ajoute un de ces prisonniers improvisé égoutier.

Une des principales calamités pour ces hommes: les petits restaurants de rue, très prisés des Bangkokais, habitués à acheter tous leurs repas en barquette ou en sac plastique à ces vendeurs de rue.

Le temps des repas emballés dans des feuilles de bananiers est bien loin. Et les supermarchés ne sont pas en reste: un Thaïlandais utilise en moyenne huit sacs jetables par jour (contre 80 par an pour un Français), des cuillères en plastique sont données pour l’achat de yaourts et les clients sont tenus de mettre leurs parapluies mouillés dans un sac jetable en entrant dans les centres commerciaux…

Quotidiennement, Bangkok produit 11.500 tonnes d’ordures, dont plus d’une tonne de plastique, d’après les chiffres officiels, qui progressent de près de 10% par an. Officiellement, moins de 16% est recyclé, même si le tri artisanal par des chiffonniers est très développé.

« Tous les jours nous sortons en moyenne 2.000 tonnes de déchets des canaux », explique Narong Ruengsri, du département en charge du drainage et de l’évacuation des eaux à Bangkok.

Très étendue, la capitale thaïlandaise de 12 millions d’habitants est traversée par plus de 2.400 kilomètres de canaux qui drainent les énormes quantités d’eau s’abattant sur la ville pendant la saison des pluies, entre juin et octobre.

Le développement exponentiel de la ville rend la tâche de plus en plus dure pendant la mousson.

Il y a encore quelques années, Bangkok, située seulement 50 centimètres au-dessus du niveau de la mer, parvenait plus facilement à évacuer l’eau car 80% des précipitations pouvaient être absorbées par la terre et les nappes phréatiques.

Mais les constructions ont restreint aujourd’hui les espaces libres et 80% des précipitations doivent être drainées par le système d’évacuation. A cette fin, 170 stations de pompage sont déployées dans la ville.

« Au moment de la saison des pluies, nous avons encore plus de déchets qui arrivent puisque la ville est en aval de la rivière », déplore Narong Ruengsri. De nombreux sacs se retrouvent ainsi coincés et endommagent les machines des stations de pompage.

Wijarn Simachaya, directeur du département de contrôle de la pollution au sein du ministère de l’Environnement, estime que les Thaïlandais n’ont pas encore pris conscience du problème. « Nous sommes l’un des plus mauvais élèves dans le monde en terme de déchets rejetés en mer », dit-il.

Dans un récent rapport, l’ONG américaine Ocean Conservancy affirme que cinq pays, tous asiatiques, sont responsables de 60% des déchets plastiques présents dans les océans: la Chine, l’Indonésie, les Philippines, le Vietnam et la Thaïlande.

Les gouvernements de ces dernières années ont lancé quelques campagnes notamment en partenariat avec les supermarchés pour inciter les consommateurs à réduire l’usage des sacs plastiques. Mais jamais rien de contraignant. Aussi les Thaïlandais consomment-ils tous les ans plus de plastique.

Pour Srisuwan Janya, de l’association environnementale « Stop global warning », le « gouvernement ne fait pas assez pour lutter contre le développement des déchets plastiques ». « En Thaïlande, les entreprises ont fait davantage dans ce domaine que l’État ».

© AFP

Adieu sac plastique

1er Juillet 2016 – Les sacs en plastique à usage unique délivrés en caisse seront interdits. La mesure s’applique à tous les commerces: supermarchés, mais aussi pharmacies, boulangeries, stations-service, marchés couverts ou de plein air…

Et dans six mois, en janvier prochain, une nouvelle étape sera franchie : les sacs et emballages en plastique délivrés en rayons pour emballer les denrées alimentaires seront également supprimés. Seuls les sacs « biosourcés » (avec une teneur en matière végétale comme l’amidon de pomme de terre ou le maïs) et compostables en compostage domestique, pourront alors être utilisés pour ces usages.

Source : Paris (AFP)

« Ocean Cleanup » en test en Mer du Nord

22 juin 2016 – Scheveningen (Pays-Bas) (AFP) – Franchissant un pas de plus dans la réalisation de son rêve d’adolescent amoureux de la nature, Boyan Slat, 21 ans, a dévoilé mercredi son premier prototype de barrière filtrante destinée à dépolluer les océans de milliers de tonnes de déchets plastiques.

« Les grands objets en plastique, comme les bouteilles ou les boîtes, seront réduits en micro-billes dans les prochaines décennies si nous ne faisons rien », a affirmé le jeune fondateur du « Ocean Cleanup » (« nettoyage des Océans » en anglais) : « est-ce le futur que nous acceptons ou voulons-nous créer un futur où les océans sont propres à nouveau? ».

Cette utopie d’étendues maritimes propres, Boyan Slat a voulu la concrétiser alors qu’il était encore au lycée, « après avoir fait de la plongée sous-marine lors de vacances en Grèce: sous l’eau, j’ai vu plus de plastique que de poissons ».

Pour lutter contre ce que l’on appelle la « soupe plastique », mélange de déchets de tailles diverses dans l’océan qui a un impact considérable sur l’environnement, ce Néerlandais a eu une idée toute simple.

Tandis que la plupart des autres projets envisagent de ramasser les plastiques à l’aide de bateaux sillonnant les océans, le jeune homme au look d’adolescent, cheveux ébouriffés et chemise ouverte, souhaite se servir des courants marins pour piéger les débris.

« Pourquoi irions-nous vers les déchets alors que les déchets peuvent venir à nous? », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse au port de Scheveningen, à l’ouest des Pays-Bas.

Né d’un croquis sur une serviette en papier, le premier prototype de son projet sera déployé jeudi pour une durée d’un an dans la mer du Nord, à 23 kilomètres de la côte néerlandaise: il s’agit d’une barrière de 100 mètres de long constituée de flotteurs noirs allongés et de filets capturant les débris de plastique.

D’une valeur d’1,5 million d’euros, ce prototype a pu être développé notamment grâce à une collecte de fonds sur internet de 2 millions d’euros en 19 jours.

Des « continents » de plastique

Mille fois plus grand, le projet global consiste à étendre deux bras flottants de 50 kilomètres chacun formant un « V » et arrimés aux fonds marins. Munis d’un « rideau » de trois mètres s’enfonçant dans l’eau, ils bloqueront les plastiques, récoltés ensuite dans un container.

Jusqu’à 3.000 mètres cubes de déchets pourraient y être stockés, de quoi remplir une piscine olympique. Ce plastique pourrait ensuite être en partie recyclé.

« En déployant un seul de ces systèmes durant dix ans, nous pourrions nettoyer la moitié de la grande plaque de déchets du Pacifique », a expliqué celui qui a abandonné ses études en ingénierie spatiale pour se consacrer totalement à son aventure.

L’ambition du plus jeune lauréat du prix « Champion de la Terre » décerné par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) est de jeter ce grand projet de nettoyage des océans à l’eau à l’horizon 2020.

D’ici là, Boyan Slat veut rendre infaillible son premier prototype en contrôlant, réparant et améliorant le moindre défaut lors de ce « test destructeur ».

Composée d’une surface émergée et d’une surface immergée d’1,50 mètre chacune, « la barrière flottante la plus résistante au monde », faite de caoutchouc, de polyester et de tissu, est conçue pour supporter des charges de 80 tonnes et capturer les petits morceaux de plastique jusqu’à un millimètre de diamètre.

L’entrepreneur, à la tête d’une cinquantaine d’ingénieurs, souhaite également mesurer la quantité de déchets qui polluent les océans, aujourd’hui estimée entre 10.000 et 10 millions de tonnes.

Entraînés dans les cinq principales gyres, des courants marins circulaires, ces déchets plastiques forment d’énormes plaques de déchets, des « continents » de plastique, et ont des conséquences néfastes pour les animaux et les hommes.

Les animaux marins, comme les dauphins ou les phoques, s’y empêtrent, s’étranglent et se noient. D’autres les ingèrent, comme les tortues prenant les sacs plastiques pour des méduses.

Décomposés en petites particules, ces matières, soupçonnées d’effets négatifs sur la fertilité et de provoquer des maladies cancéreuses chez l’homme, entrent ensuite dans la chaîne alimentaire.

Bientôt des chaussures réalisées à partir de déchets plastiques

15 avril 2016 – Berlin (AFP) – L’équipementier sportif allemand Adidas va sortir cette année une collection de chaussures et de vêtements fabriqués à partir de déchets plastiques collectés dans les océans, a indiqué un responsable au journal allemand Handelsblatt de vendredi.

« L’idée est de développer des matériaux recyclés qui ont les mêmes qualités que des matériaux neufs », a expliqué Frank Henke, en charge des questions sociales et d’environnement chez l’équipementier, numéro deux mondial derrière l’américain Nike.

Adidas explore pour cela plusieurs pistes et travaille avec des partenaires comme l’industriel BASF. Une première étape sera l’apparition dans les magasins cette année de produits fabriqués à partir de sacs plastiques collectés dans la mer, véritable fléau pour l’environnement.

Adidas voudrait aller plus loin et développer un matériau recyclabe à l’infini. « L »objectif est de boucler le cycle », avance M. Henke.

Le groupe travaille activement à son image de producteur et employeur responsable. Par le passé, sa réputation a pâti de révélations sur les conditions de travail chez ses sous-traitants, notamment en Asie.

Adidas a présenté cette semaine sa stratégie en matière de développement durable, qui met entre autres l’accent sur la réduction de la consommation d’eau dans la chaîne de production.

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Les usines de retraitement des eaux usées à l’origine des rejets de plastique dans les rivières et dans les océans

26 février 2016 – En comparant la qualité des eaux en amont et en aval des centres de traitement des eaux usées, des chercheurs ont remarqué qu’ils rejettent une part importante de micro-plastiques dans le courant. Ils sont responsables de 80 % des fragments de plastique qu’on trouve dans les rivières et donc dans les océans. Des chercheurs de l’Université Loyola de Chicago ont mesuré la présence des micro-plastiqués dans le flux de 10 cours d’eau de l’Illinois. Ils estiment que les centres de retraitements des eaux usées peuvent rejeter entre 45 000 et 4 500 000 micro-débris de plastique par jour.

Timothy Hoellein, assistant professeur qui a conduit l’étude affirme que : « les centres de traitement des eaux font du bon boulot pour retraiter les eaux usées en enlevant les pathogènes et les excès de substances chimiques comme le carbone et l’azoté des eaux qui sont déversées dans les cours d’eau. C’est ce qu’on attend d’eux. Mais, ils n’ont pas été conçus pour filtrer ces particules de plastique très fines. » Ces fragments de plastique sont charriés par le courant. Cette étude citée dans ScienceDaily, l’équipe de Hoellein en a retrouvé à 2 kilomètres en aval des stations d’épuration. Les chercheurs rappellent que tous les écosystèmes aquatiques sont connectés. Aujourd’hui, dans les océans, des « continents de plastique » se forment et l’accumulation de ces matières synthétiques qui se dégradent difficilement se retrouve dans les espèces marines.

14 avril 2016 – Portée par l’association Expédition Med, « Stop plastic in the sea » est une pétition d’Initiative Citoyenne Européenne pour sauver l’environnement marin des déchets plastiques. Cette action de démocratie participative fait appel à notre droit et devoir de citoyen, en proposant concrètement « 14 actions à adopter ».

Au regard de l’impact préoccupant des déchets plastiques sur l’environnement marin, Expédition Med demande à la Commission d’élaborer une réglementation encore plus ambitieuse sur ces déchets pour éviter leur présence en mer.

L’Union européenne ne traite pas encore spécifiquement des déchets plastiques alors qu’ils posent de nombreux défis environnementaux. C’est pourquoi nous demandons de concevoir une réglementation ambitieuse sur le sujet. L’idée est, dans une logique d’économie circulaire, de favoriser le recours à des plastiques biodégradables et, conformément à la hiérarchie des déchets, de prévenir à la source la production de déchets plastiques et de favoriser leur recyclage afin de bannir leur rejet en mer. Une réglementation exhaustive en amont sauvegardera l’environnement marin en aval.

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